Depuis 2012 et le rachat de la franchise Star Wars par la Walt Disney Company, les fans sont en ébullition : Star Wars est de retour au cinéma, et ça a commencé il y a deux ans avec Star Wars : Le Réveil de la Force. Après deux longues années d'attente, Lucasfilm livre enfin l'Episode VIII, Les Derniers Jedi, et permet à la nouvelle trilogie de décoller.

 

 

L'opus démarre directement là où Le Réveil de la Force s'était arrêté. Rey a retrouvé Luke Skywalker, en exil sur une île de la planète-océan Ahch-To et tente de le convaincre de revenir se battre aux côtés de la Résistance. Une Résistance déjà fortement affaiblie par le Premier Ordre, alors que Kylo Ren prend en chasse le dernier vaisseau dirigé par Leia Organa. S'engage une course contre la montre pour sauver les derniers combattants de la liberté dans la Galaxie. Après un septième épisode critiqué par son manque d'audace scénaristique, et ses trop nombreux emprunts à Un Nouvel Espoir, fort est de constater que l'équipe scénaristique s'est enfin libérée. Portée sur une trame finalement assez simple, l'histoire emprunte à quelques éléments classiques de la saga (l'apprentissage auprès du maître, l'attirance du côté obscur, l'attaque de la base rebelle...) qui pourraient sonner comme une redite de l'épisode V, mais l'originalité est bien là. On n'est clairement plus face à un épisode introductif et l'histoire peut enfin avancer : des secrets sont révélés, des nouveaux liens entre les personnages sont créés. Star Wars : Les Derniers Jedi ne cède pas à la facilité et offre de bons moments de suspens et de retournements de situations imprévisibles.

 

 

Dans ce nouveau contexte, on prend un réel plaisir à suivre la destinée des personnages introduits dans Le Réveil de la Force. Daisy Ridley, John Boyega et Oscar Isaac retrouvent les costumes de Rey, Finn et Poe Dameron avec un plaisir communicatif, surtout ce dernier qui a enfin la place qu'il mérite à l'écran. C'est peu dire comparé à l'importance que prend Mark Hamill, inoubliable Luke Skywalker, qui peut enfin sortir son sabre laser après le final terriblement frustrant du précédent opus. Il est évidemment secondé par Carrie Fisher,, dont la moindre apparition happe l'écran, l'aura de l'actrice prenant un tout autre sens depuis son décès. De magnifiques scènes lui offrent un départ scintillant parmi les étoiles. Adam Driver confirme la complexité de son personnage Kylo Ren, alors que le Côté Obscur trouve en Snoke un leader crédible. Parmi les rares nouveaux personnages, la résistante Rose, interprêtée par Kelly Marie Tran, offre les meilleurs espoirs, alors que peu de place est laissée à Benicio del Toro pour durablement introduire son personnage.

 

 

Passé l'effet nostalgique de Star Wars : Le Réveil de la Force, Rian Johnson peut enfin véritablement lancer le renouveau de la saga, et nul ne peut à ce jour prédire la conclusion de la trilogie. Même s'il s'autorise des prises de risques bienvenues, le scénario se développe autour d'une base classique. Ainsi, c'est principalement sur la qualité des images que Les Derniers Jedi prend son envol. L'opus se révelle extraordinairement beau, de part l'utilisation de décors naturels, de marionnettes ou de maquillages artisanaux, mais aussi par un jeu de couleurs et de lumières saisissant. Les effets spéciaux qui viennent enrichir le film sont dès lors parfaitement intégrés, et les clins d'oeils à d'anciens usages fortement appréciés des puristes. John Williams, déjà à l'œuvre pour les sept premiers épisodes, n'offre en revanche aucune nouveauté mémorable sur la partition.

 

 

Star Wars : Les Derniers Jedi permet enfin à la nouvelle trilogie de s'émanciper. Les nouveaux personnages évoluent comme des étoiles au sein de la Galaxie pour rejoindre leurs prédecesseurs devenus cultes. Visuellement superbe, l'episode VIII tient ses promesses malgré quelques longueurs et reminescences de l'épisode V. Cette fois, il s'agit plus de lier les éléments fondateurs de la saga aux exigences d'une nouvelle génération. Sans pour autant sacrifier les puristes. Une évolution crescendo qui annonce du lourd pour l'épisode final.