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1. Des Produits Vidéo qui Déclinent La première suite de la décennie à sortir directement en vidéo est Dingo et Max 2 : Les Sportifs de l'Extrême (An Extremely Goofy Movie), réalisée par Ian Harrowell et Douglas McCarthy. Max, le fils de Dingo, entre à l'université, mais il est vite rejoint par son père loufoque qui a besoin d'un diplôme pour retrouver son travail. Les ennuis commencent alors pour le pauvre Max... Sortie en février 2000, la suite est un bon divertissement dans l'ensemble, Dingo et Max n'étant pas dès le départ un long-métrage inoubliable. L'animation est réussie, les chansons -toutes en VO- sont sympathiques et l'histoire tout à fait originale. Pratiquement tous les personnages du premier opus sont présents, sauf Roxanne, évincée du scénario. Dingo et Max 2: Les Sportifs de l'Extrême est une suite sans prétention, ni catastrophique ni sublime. On ne peut pas en dire autant de la suite suivante, La Petite Sirène 2 : Retour à l'Océan (The Little Mermaid II : Return to the Sea) de Jim Kammerud et Brian Smith sortie en septembre 2000. Tout dans ce film manque de moyens et de créativité. L'animation est très en dessous de celle du premier opus, les personnages que nous aimions tant son méconnaissables et le scénario n'est qu'une pale réplique de La Petite Sirène. Les rôles sont justes inversés : Mélodie, la fille d'Ariel et Eric, rêve de vivre dans la mer. Seulement, Ariel lui interdit de s'en approcher, sachant pertinemment que Morgana, la sœur d'Ursula, ne rêve que de vengeance... Les faiblesses du scénario sont à l'image de la faiblesse du graphisme. Seules les chansons réussies permettent de relever le niveau. D'ailleurs, pour trouver la voix française de Mélodie, Disney France organisa un immense casting national, qui permit de faire découvrir le talent de Nathalie Fauran, rappelée deux ans plus tard pour chanter la chanson "Je Crois" de Peter Pan 2: Retour au Pays Imaginaire.
(Gauche: La Petite Sirène, Droite: La Petite Sirène 2: Retour à l'Océan) La Belle et le Clochard 2 : L'Appel de la Rue (Lady and the Tramp II : Scamp's Adventure), réalisé par Darrell Rooney et Jeannine Roussel et sorti en février 2001, est déjà beaucoup plus réussi. Pourtant, tout ne commence pas si bien : encore l'histoire de l'enfant d'un héro, juste après La Petite Sirène 2: Retour à l'Océan. On a donc droit à tous les clichés correspondants : l'éternel conflit enfant/parents, une situation symétrique à celle du premier film. En effet, La Belle et le Clochard 2 : L'Appel de la Rue, ne brille pas par son scénario : Scamp, le fils de Lady et Le Clochard, rejette sa vie de famille et brise ses chaînes pour s'enfuir dans la rue, où il fait la rencontre de la ravissante Ange et des chiens sans collier. Bref, l'originalité semble avoir déserté le studio réservé aux suites. Pourtant, on se surprend à suivre avec attention les aventures de Scamp, visiblement très attachant. Il faut dire que la suite a été réalisée avec un profond respect pour l'œuvre originale. Ainsi, l'animation est de très bonne facture et les décors sont très fidèles à ceux du premier film, bien que le format cinémascope ne soit plus au rendez-vous. Les réalisateurs se sont amusés à proposer dans le film nombre de clins d'œil au chef-d'œuvre qu'est le premier opus. On retrouve par exemple la charrette de la fourrière en haut d'une montagne d'ordures, la célébrissime scène des spaghettis est revisitée avec humour. Enfin, les chansons sont dans l'ensemble convaincantes. La Belle et le Clochard 2 : L'Appel de la Rue est une suite assez réussie, qui aurait mérité plus de moyens au niveau du scénario.
(Gauche: La Belle et le Clochard, Droite: La Belle et le Clochard 2: L'Appel de la Rue) Pour l'année 2002, les studios décident de s'attaquer à la suite du chef-d'œuvre acclamé par des générations de fans : Cendrillon. Ainsi sort en février Cendrillon 2: Une Vie de Princesse (Cinderella II : Dreams Come True) de John Kafka. Et c'est un désastre, rien dans cette suite ne rappelle ce que l'on apprécie tant chez Cendrillon. Déjà, le scénario n'est en fait constitué que de trois petites histoires indépendantes centrées sur la vie de Cendrillon dans le palais, chacune aussi soporifique que la suivante. Seules les petites filles de moins de 10 ans pourront y trouver leur compte. En outre, on n'avait pas vu une animation d'aussi mauvaise qualité depuis Le Retour de Jafar, quelle régression ! Les couleurs sont flashies, les décors sans aucune poésie, les chansons frôlent le grotesque, et demander à Lorie de chanter la chanson du générique n'y changera rien... la suite est à des années lumières de son aîné ! Cendrillon 2 : Une Vie de Princesse est l'une des suites les plus ratées, manquant cruellement de moyens et d'ambition.
(Gauche: Cendrillon, Droite: Cendrillon 2: Une Vie de Princesse) On pensait, nous pauvres fans, avoir touché le fond avec Cendrillon 2: Une Vie de Princesse, mais avec Le Bossu de Notre-Dame 2: Le Secret de Quasimodo (The Hunchback of Notre-Dame II), on atteint un niveau abyssal ! Sortie en mars 2002, la suite de Bradley Raymond concentre à elle seule tout ce que Disney peut faire de pire : l'animation, digne d'une série TV, est la pire qu'on ait vu dans un direct-to-video, et l'histoire casse définitivement le mythe du roman original écrit par Victor Hugo. Le vil Sarouch élabore un plan pour voler la Fidèle, cloche inestimable placée dans la tour de Notre-Dame. Il envoie Madeleine séduire son gardien, Quasimodo le sonneur de cloches. Le héro torturé du Bossu de Notre-Dame n'est plus qu'un pantin insipide, amoureux d'une héroïne aussi fade que possible. Rien dans cette suite ne mérite d'être gardé : les chansons sont transparentes, les décors à la limite du honteux... Pour ma part, Le Bossu de Notre-Dame 2: Le Secret de Quasimodo réussit l'exploit d'être la pire suite produite par DisneyToon Studios.
(Gauche: Le Bossu de Notre-Dame, Droite: Le Bossu de Notre-Dame 2: Le Secret de Quasimodo) L'ère des Direct-to-Video se poursuit plus que jamais en janvier 2003 avec 101 Dalmatiens 2 : Sur la Trace des Héros (101 Dalmatians 2 : Patch's London Adventure) de Jim Kammerud et Brian Smith, auteurs du peu flatteur La Petite Sirène 2 : Retour à l'Océan. Assurément, le film s'en sort bien mieux, mais pêche par de nombreux défauts récurrents chez les suites vidéos. En premier lieu, le fils des héros du premier film est, une nouvelle fois, mis en valeur. Cependant, Patch attire moins la sympathie que Scamp, et peine à porter le long-métrage. Perdu dans un océan de tâche, le jeune chiot ne rêve que de sortir du lot...jusqu'à ce qu'il soit séparé par accident du reste de sa famille et rencontre le célèbre Ouragan. L'histoire est assez originale et permet de développer le personnage d'Ouragan. Cruella est de retour et se découvre une nouvelle lubie : l'art. La méchante la plus célèbre de Disney est ici réduite à une espèce de potiche bien fade comparée à ses heures de gloire dans Les 101 Dalmatiens. Pourtant, le film reste sympathique: un effort a été fait pour restituer l'atmosphère si caractéristique du premier opus, bien que la xérographie, inaugurée avec le chef-d'œuvre original, ait été rangée aux oubliettes. Malheureusement, l'animation approximative et les couleurs flashies desservent le film. Ajoutez à cela des chansons qu'on oubliera aussitôt, et nous voilà avec une suite convenable... et c'est tout !
(Gauche: Les 101 Dalmatiens, Droite: 101 Dalmatiens 2: Sur La Trace des Héros)
Deux années auparavant sortait sur les écrans Atlantide, l'Empire Perdu, long-métrage audacieux boudé par le public. Seulement, une série télévisée était déjà en préparation, avant même la sortie du film en salles. Les mauvais résultats d'Atlantide, l'Empire Perdu furent fatals à la série qui finalement ne vit jamais le jour. Mais chez Walt Disney Television Animation, rien ne se perd, tout se transforme, et les trois épisodes pilotes se retrouvent réunis dans le long-métrage d'animation Les Enigmes de l'Atlantide (Atlantis : Milo's Return) en mai 2003. Une série télé ayant un budget bien inférieur à celui d'un long-métrage, la qualité du film en pâtit. L'animation est ainsi fort peu élaborée. Les trois intrigues développées sont cependant étonnamment saisissantes, et auraient promis de bons scénarios pour les épisodes...
Le scénario est tout autre pour le désormais célèbre Stitch. Bien que Lilo & Stitch n'est pas brillé par ses résultats au Box Office, les ventes en DVD furent plus que satisfaisantes et le petit extraterrestre devint rapidement une vedette dans le monde entier et représente la société Disney avec autant d'assurance qu'une Clochette. Ni une ni deux, les Studios Disney décident de surfer sur la vague Stitch en mettant en chantier une série télévisée sur le personnage. Ainsi naît Lilo & Stitch, la série dont le long-métrage d'animation Stitch ! Le film (Stitch ! The movie), réalisé par Tony Craig et Robert Gannaway est l'épisode pilote. On apprend ainsi en août 2003 l'existence des 625 cousins de Stitch, aussi dangereux que l'expérience 626, et disséminés dans toute la petite île d'Hawaii. Lilo et Stitch reçoivent pour mission de tous les récupérer. Malgré un scénario fort peu original (un semblant de Pokémon plane sur la série...), le film a reçu un soin particulier, notamment en ce qui concerne les décors, fidèles aux belles aquarelles du premier film. Mais série télé oblige, la qualité d'animation est réduite à son strict minimum ! Le début de la décennie commence plutôt mal en ce qui concerne les suites Disney en vidéo. On compte quelques désastres au compteur et des pilotes de séries TV à l'animation très peu évoluée. Cependant, les années 2000 vont bientôt connaître un tournant...
2. Un Regain de Qualité Dès 2004, on sent une amélioration dans le traitement des suites. Les budgets alloués semblent plus conséquents et l'attention portée aux scénarios plus marquée. Beaucoup de second opus ont déjà été produits, arrivant parfois à saturation. DisneyToon Studios se lance donc dans la production de troisièmes épisodes et commence à constituer des trilogies autour des grands classiques de l'animation Disney. On n'en avait plus vu depuis Aladdin et le Roi des Voleurs, 8 ans plus tôt. Le premier film de la décennie à connaître un troisième épisode est Le Roi Lion. L'incroyable succès commercial du Roi Lion 2 : L'Honneur de la Tribu présageait en effet un nouvel opus à ajouter à la saga. Le Roi Lion 3 : Hakuna Matata (The Lion King 1 1/2) débarque donc en vidéo en février 2004, sous la tutelle de Bradley Raymond, papa du désastreux Le Bossu de Notre-Dame 2 : Le Secret de Quasimodo. Et quelle claque ! Assurément, Le Roi Lion 3 : Hakuna Matata est la meilleure suite sortie directement en vidéo de DisneyToon Studios, et surpasse même en qualité Peter Pan 2 : Retour au Pays Imaginaire ou Le Livre de la Jungle 2 qui ont bénéficié d'une sortie cinéma. Il faut dire que tout démarre d'un scénario des plus alléchants : qui pouvait savoir que Timon et Pumbaa, les deux intrépides compères, étaient présents depuis le début et ont vécu l'histoire du Roi Lion aux première loges ? Le chef-d'œuvre revisité par Timon et Pumbaa, voilà ce qui nous attend dans cette suite incroyablement originale. L'animation est d'une excellente qualité, pour preuve il sera difficile de différencier les séquences de l'opus original greffées sur ce nouveau film ! L'humour est bien entendu le tour de force de cette suite, Timon et Pumbaa étant de véritables pros en la matière !
(De Gauche à Droite: Timon et sa maman, Timon et Pumbaa assistent au sacre de Simba, la famille de Timon)
Entre temps, un nouveau long-métrage de Winnie l'Ourson sort directement en vidéo : Les Aventures de Petit Gourou (Winnie the Pooh : Springtime with Roo). Moins travaillé que les Winnie précédents, le film n'en reste pas moins très mignon. Petit Gourou se prépare à fêter Pâques mais Coco Lapin, qui déteste Pâques, lui préfère un bon nettoyage de printemps. Un dernier opus des aventures de Winnie, Lumpy fête Halloween (Pooh's Heffalump Halloween Movie) sortira l'année suivante et se concentrera cette fois-ci sur la fête des morts...
La suite que l'on n'attendait pas est celle d'un recueil de court-métrages inédits sorti directement en vidéo fin 1999 : Mickey, Il Etait Une Fois Noël. En effet, cinq ans plus tard apparaît Mickey, Il Etait Deux Fois Noël (Mickey's Twice Upon a Christmas) de Matthew O'Callaghan, marquant la toute première apparition de Mickey et ses amis dans un film en 3D. Et oui, à la différence du premier opus, les studios ont opté cette fois-ci pour une utilisation exclusive de l'animation par ordinateur. Si le résultat est bien loin d'un film PIXAR ou d'un récent Walt Disney Animation Studios, il permet de rajeunir des personnages déjà bien connus de tous. Malheureusement, cette technique ne dessert que des petites histoires sans grand intérêt, tout juste utiles pour raviver l'esprit de Noël. En février 2005, Mulan est de retour dans une toute nouvelle aventure, Mulan 2 : La Mission de l'Empereur (Mulan II), réalisée par Darrell Rooney (déjà aux commandes de La Belle et le Clochard 2 : L'Appel de la Rue) et Lynne Southerland. Tout d'abord, la suite réussit l'exploit de réunir tout le casting original, incluant pour la VF Jose Garcia dans le rôle de Mushu. Le scénario est pour le moins original et s'éloigne des stéréotypes suivis par les suites qui l'ont précédée (on voyait venir le coup de la fille de Mulan qui doit partir à la guerre... que nenni !). Mulan et Shang sont chargés de conduire les trois filles de l'Empereur dans un pays voisin, où elles seront mariées pour sauvegarder la paix entre les deux nations. Voilà de quoi retarder le propre mariage prévu entre les deux tourtereaux... L'animation est de bonne qualité dans l'ensemble, malheureusement les décors manquent de détails et peinent à restituer le charme du premier opus. Mulan 2 : La Mission de l'Empereur offre en outre quelques très bons moments, notamment lors de la séquence du pont suspendu ou du mariage. Quant à Mushu, il apportera une touche d'humour bien venue.
(Gauche: Mulan, Droite: Mulan 2: La Mission de l'Empereur) En juin 2005, c'est Tarzan que l'on retrouve dans Tarzan 2 (Tarzan II), réalisé par Brian Smith, déjà aux commandes du très moyen La Petite Sirène 2 : Retour à l'Océan et du plus appréciable 101 Dalmatiens 2 : Sur la Trace des Héros. La tendance globale du réalisateur se poursuit puisque Tarzan 2 est meilleur que les deux suites mentionnées précédemment. A l'instar de La Belle et la Bête 2 : Le Noël Enchanté, il s'agit d'une midquel. En effet, on retrouve Tarzan encore enfant, essayant de faire ses preuves dans sa famille de gorille. Exit donc bon nombre de personnages attachants du premier opus, Jane et Porter entre autres. Même si l'animation est de qualité et les décors soignés, l'œuvre manque d'ampleur. Le scénario est enfantin et prévisible, le procédé Deep Canvas très peu utilisé, l'humour devient rapidement lourd et les nouveaux personnages ne sont pas charismatiques pour un sou. L'ambition semble avoir déserté cette nouvelle séquelle, malgré le retour pour le moins surprenant de Phil Collins, interprète des chansons en VO. Le talentueux artiste ne réitère malheureusement pas l'exploit de doubler ses titres dans cinq langues, et les francophones devront se contenter de Julien, finaliste de la deuxième saison de La Nouvelle Star. Les deux chansons composées s'inscrivent bien dans la continuité du premier film. L'une d'entre elles, "I Need to Know", sera d'ailleurs recyclée dans le Musical de Broadway quelques années plus tard. En outre, Dick Rivers, déjà connu dans le doublage de longs-métrages Disney, donne sa voix à Zugor. Mais finalement, on ne voit pas l'intérêt de cette suite, une heure de film c'est tout de même long pour finir par dire que Tarzan est... Tarzan !
(Gauche: Tarzan, Droite: Tarzan 2) Néanmoins, une nette amélioration dans les productions vidéo est perceptible, et son apogée arrive en août 2005 avec Lilo & Stitch 2: Hawaï, Nous Avons un Problème! (Lilo & Stitch 2 : Stitch has a Glitch) de Tony Leondis et Michael LaBash. Lilo peine à préparer son concours de Hula tandis que Stitch commence à retrouver ses vieux démons. Si le scénario part d'une situation assez simple, il reste particulièrement efficace. Stitch, désormais célèbre sur toute la planète, est encore plus attachant. L'animation n'a rien à envier au premier opus, les décors sont scrupuleusement fidèles à l'univers de Lilo & Stitch. Le duo Peakly-Jumba est toujours aussi détonnant, et promet des situations cocasses irrésistibles. Enfin, l'issue de film se trouve être particulièrement émouvante. Bref, Lilo & Stitch 2 : Hawaï, Nous Avons un Problème! est ce que l'on peut faire de mieux en terme de suite. Une sortie en salles aurait été tout à fait légitime si l'animation traditionnelle au cinéma était encore soutenue par les studios.
(Gauche: Lilo & Stitch, Droite: Lilo & Stitch 2: Hawaï, nous avons un problème) Malheureusement, quand on a atteint des sommets, nos attentes n'en sont que plus strictes et la chute plus vertigineuse. Kuzco 2 : King Kronk (Kronk's New Groove) de Saul Andrew Blinkoff et Elliot M. Bour en est un bon exemple. Sorti quatre mois après Lilo & Stitch 2: Hawaï, Nous Avons un Problème!, on peut dire que la différence se fait sentir. Déjà au niveau de l'histoire : il s'agit d'un spin-off, centré sur le personnage de Kronk. Etablir tout un long-métrage sur les épaules du costaud Kronk était un gros défit, l'ancien acolyte d'Izma se révélant finalement bien insipide loin de sa charismatique maîtresse. Le scénario, si tenté qu'il existe, reste au raz des pâquerettes sans ligne directrice précise. Seul l'humour bien choisi, avec des références et des allusions au cinéma ou aux parcs à thème bien introduits, égayera les moments d'ennui qui pourront survenir. D'un point de vue graphique, les personnages directement issus de Kuzco, l'Empereur Mégalo restent fidèles au premier opus. Les nouveaux personnages souffrent d'un manque de recherche évident, sans aucune personnalité, ils en arrivent même à être "moches". Ne reste plus qu'à y ajouter une animation bancale... Bref, loin de l'atmosphère de Kuzco, l'Empereur Mégalo, Kuzco 2 : King Kronk est très décevant.
(Gauche: Kuzco, l'empereur mégalo, Droite: Kuzco 2: King Kronk)
En juin 2006, la saga Lilo & Stitch s'achève avec Leroy & Stitch (Leroy & Stitch) de Robert Gannaway et Jess Winfield, clôturant la série télévisée mise en chantier quelques années plus tôt. Leroy & Stitch est donc en tout point semblable à son grand frère Stitch ! Le film : animation de mauvaise qualité mais décors soignés et histoire assez convaincante. On n'en attendait finalement pas plus de ce petit long-métrage destiné finalement aux fans de la série, qui aura permis de faire la connaissance des centaines de cousins de Stitch, dont Leroy, la nouvelle expérience de Jumba 100% méchante.
Frère des Ours 2 (Brother Bear 2) sort en vidéo en août 2006, soit seulement deux ans et demi après le film original Frère des Ours. Les techniques d'animation n'ayant pas vraiment évolué dans un si court laps de temps, l'œuvre de Ben Gluck se révèle visuellement très fidèle au premier opus. On y fait la connaissance de Nita, jeune indienne et amie d'enfance de Kinaï. Pour pouvoir se marier, elle doit retrouver l'ours et détruire avec lui l'amulette symbolisant une union désormais révolue. L'histoire, assez originale, introduit malheureusement des personnages bien fades. Nita par exemple, se révèle assez peu attachante et lorgne trop du côté de Mulan ou Pocahontas pour lui trouver une belle place au sein de la famille Disney. Pire encore, des personnages essentiels de Frère des Ours ont été effacés du scénario : Nanaka, Sitka ou Denahi ont quitté le navire. Il en est de même pour Phil Collins, qui avait écrit et interprété les chansons du premier opus. Pourtant, il avait bien collaboré à la suite de Tarzan... C'est donc Melissa Etheridge qui prend la relève, en proposant des chansons de bonne facture mais qu'on oubliera vite. Difficile de porter une histoire sur seulement quelques personnages, et le film en souffre, empruntant de ci de là des éléments à d'autres films pour palier un manque d'idée récurrent (comme la scène des ratons laveurs rappelant sensiblement les babouins de Tarzan). L'humour n'est également plus à la hauteur, malgré des situations assez cocasses pour Truc et Muche, mais trop peu approfondies. La vraie réussite de cette suite réside dans son animation, de très bonne qualité, et ses décors en tous points fidèles à ceux de Frère des Ours. Finalement, Frère des Ours 2 est une bonne suite, manquant seulement d'audace et d'innovation.
(Gauche: Frère des ours, Droite: Frère des ours 2)
3. La Fin des Suites Direct-to-Video L'été 2006 marque une étape importante dans l'histoire de la Walt Disney Company : le studio PIXAR est racheté par la maison aux grandes oreilles pour 7,4 milliards de dollars. John Lasseter, alors à la tête de PIXAR, se voit proposer une place de choix au sein des Walt Disney Animation Studios, en tant que directeur artistique. Ajoutons à cela l'arrivée de Bob Iger à la tête de Disney quelques mois plus tôt, et l'avenir de l'animation Disney prend une toute autre tournure. Outre le retour annoncé de l'animation traditionnelle au cinéma, ce qui nous intéresse particulièrement dans ce dossier est la restriction des activités de DisneyToon Studios, à l'origine de la grande majorité des suites vues précédemment, et le remerciement de sa dirigeante Sharon Morill. En effet, Lasseter, authentique fan des œuvres animées Disney, porte un regard noir sur cette sombre période des suites, pour la plupart médiocres et indignes de la marque Disney. L'arrêt des suites produites directement pour le marché vidéo est alors annoncé, la société préférant alors se concentrer sur le développement de franchises comme La Fée Clochette et bien sûr le retour des Grand Classiques Disney au cinéma. Il s'agit donc maintenant d'annuler toutes les nouvelles suites mises en production, et de rapidement sortir les long-métrages trop avancés, en essayant si possible de réparer au maximum les dégâts. Malheureusement, le processus se met trop tard en place pour Rox et Rouky 2 (The Fox and the Hound 2) qui sort en DVD en décembre 2006. La nouvelle production de Jim Kammerud (La Petite Sirène 2 : Retour à l'Océan et 101 Dalmatiens 2 : Sur la Trace des Héros) est d'une qualité médiocre, lorgnant dangereusement du côté des désastreux Le Bossu de Notre-Dame 2 : Le Secret de Quasimodo et Cendrillon 2 : Une Vie de Princesse. Tout dans ce long-métrage est raté. Il s'agit comme pour Tarzan 2 ou Bambi 2 d'une midquel, dont l'action se déroule au milieu du premier film, lorsque Rox et Rouky sont encore enfants. Ceci paraît logique, étant donné que le renard et le chien de chasse sont principalement connus par le grand public sous leurs traits juvéniles. Seulement, rien dans Rox et Rouky 2 ne rappelle l'univers de Rox et Rouky. Des personnages essentiels ont mystérieusement disparu (Big Mama, Dinky et Piqueur semblent avoir migré avant l'heure...), sûrement en raison de restrictions budgétaires, et les survivants sont méconnaissables psychologiquement. L'histoire est à dormir debout au sens littéral, sans aucune originalité et encore une fois sans aucun rapport avec le Grand Classique d'origine. Les nouveaux personnages sont antipathiques et sentent le réchauffé (Cash rappelle trop Ouragan et Le Caïd, issus également de suites), et leur design semble à des années lumières de l'univers de Rox et Rouky. Ajoutons à cela une animation moyenne, des couleurs criardes, un humour bas-de-gamme et des chansons transparentes, et nous voilà avec ce qui semble être la pire suite Disney produite depuis longtemps... Une vraie tache dans le renouveau initié par Le Roi Lion 3 : Hakuna Matata !
(Gauche: Rox & Rouky, Droite: Rox & Rouky 2) Egalement bien avancée au moment de la décision de l'arrêt des suites en vidéo, la deuxième suite de Cendrillon, Le Sortilège de Cendrillon (Cinderella III: A Twist in Time), réalisée par Frank Nissen (Winnie l'Ourson et l'Efélant), arrive dans les bacs en février 2007. Et le syndrome du troisième épisode fait encore surface : à l'instar de Aladdin et le Roi des Voleurs ou Le Roi Lion 3: Hakuna Matata, Le Sortilège de Cendrillon est bien meilleur que le second opus de la trilogie, le désastreux Cendrillon 2: Une Vie de Princesse. Déjà, le scénario est bien plus élaboré et original : et si Cendrillon n'avait pas essayé la pantoufle de verre ? Tout démarre de cette question pour le moins troublante, à laquelle les scénariste nous proposent de répondre, par le biais d'un ingénieux (mais avouons-le facile) retour dans le temps. Cendrillon devra donc prendre son destin en main et conquérir par elle-même le cœur du Prince, en déjouant les plans machiavéliques de sa marâtre, désormais en possession de la baguette magique de la marraine la fée. On l'aura compris, Le Sortilège de Cendrillon modernise à grands coups le chef-d'œuvre original, à commencer par son héroïne : Cendrillon. Plus proche du tempérament des jeunes filles de notre temps, la princesse est désormais active dans le récit. De même, le Prince prend un sacré coup de jeune, on en oublierait presque la potiche du premier opus. Les autres personnages sont fidèles à eux mêmes, avec un duo Jack et Gus toujours aussi excellent, et une marâtre toujours aussi cruelle. Par contre, pourquoi toujours s'obstiner à rendre Anastasie gentille, qui, mise en avant dans cet opus, rétrograde sa sœur Javotte au rang de faire-valoir ? La rupture avec le second épisode se trouve magnifiée par la qualité de l'animation qui, sans atteindre celle de Cendrillon, reste exemplaire. En outre, l'action est présente comme jamais dans la saga. Mais presque 60 ans ont passé depuis la première apparition de la princesse préférée des enfants au cinéma, et les techniques d'animation ont évolué : les couleurs sembleront trop "photoshopées" pour rappeler l'ambiance du premier opus, malgré les efforts qui sont faits, notamment au niveau des décors, bien plus réussis que dans Cendrillon 2 : Une Vie de Princesse. Malheureusement, quelques défauts supplémentaires s'ajoutent à la liste : les chansons de sont pas particulièrement mémorables et quelques fois le scénario semble tiré par les cheveux. Quoi qu'il en soit, Le Sortilège de Cendrillon est un bon en avant par rapport à Cendrillon 2 : Une Vie de Princesse, auquel il accorde tout de même quelques clins d'œil (on reconnaîtra Prudence ou encore le boulanger). Pour preuve, Disney France change le titre original du film en zappant complètement la mention du "3", pourtant présent dans le reste du monde... Divisant comme jamais les fans eux-mêmes, cet épisode de la saga Cendrillon est pour ma part réussi, fort d'un scénario bien sympathique.
(Deux comparaisons Cendrillon / Le Sortilège de Cendrillon) De même, les DisneyToon Studios se sont mis dans la tête de surfer sur la très lucrative franchise Disney Princess. Commence alors la production d'une collection de compilations -à seul but marketing- de moyens-métrages centrés exclusivement sur les nouvelles aventures de nos héroïnes préférées. Le premier volume, Les Histoires Merveilleuses : Vis tes Rêves (Enchanted Tales : Follow Your Dreams) est disponible en septembre 2007, et les premières princesses à en faire les frais sont Jasmine et Aurore, cette dernière ayant pourtant échappé à la vague des suites. Il en résulte un produit insipide, sans magie aucune et purement bâclé. L'animation est affreuse, digne d'une série télévisée, et les histoires proposées sont d'un ennui incomparable, tout juste les petites filles de 6 ans daigneront y jeter un œil. La production était beaucoup trop avancée lors de l'arrivée de John Lasseter pour empêcher la sortie du film, mais ce dernier a réussi à annuler la mise en chantier des nouveaux volumes. Le second opus, centré sur Mulan et Cendrillon, ne sera ainsi jamais disponible sur le marché. On a envie de dire tant mieux ! Il faudra attendre un an pour découvrir la dernière suite à sortir directement en vidéo des studios Disney: Le Secret de La Petite Sirène (The Little Mermaid: Ariel's Beginning) en août 2008. Réalisée par Peggy Holmes, cette suite est la deuxième de La Petite Sirène, ayant été précédée par le très moyen La Petite Sirène 2 : Retour à l'Océan. Il s'agit en fait d'une prequel, dont l'action se déroule un an avant les évènements du premier opus. Le Roi Triton, meurtri par la disparition de sa femme, la Reine Athéna, interdit la musique dans le royaume d'Atlantica. Sa plus jeune fille, Ariel, redécouvre alors avec la complicité de Sébastien cette formidable passion, oubliée depuis une décennie... Encore une fois, le scénario n'est pas particulièrement passionnant. C'est vraiment dommage, car outre le décès de la mère d'Ariel, nombre de questions laissées en suspend dans La Petite Sirène restent sans réponse. Ainsi, toute mention d'Ursula est purement oubliée. Difficile de ne pas sortir déçu de la projection, dont même le seul intérêt -la mort d'Athéna- est sans saveur. Seules les petites filles y trouvent leur compte et c'est bien dommage. Outre ces défauts scénaristiques, on mentionnera la présence d'une méchante insipide et dont les ambitions paraissent saugrenues. Au contraire, les six sœurs d'Ariel ont bénéficié d'une mise en avant exceptionnelle, et c'est avec joie qu'on fait mieux leur connaissance. Malheureusement, le caractère de personnages importants comme Polochon ou Sébastien est malmené dans ce film et on ne reconnaît plus les personnages du chef-d'œuvre original. Par contre, une attention toute particulière a été donnée à l'animation. D'une très bonne qualité, elle reste dans la veine du Sortilège de Cendrillon, avec malheureusement encore des couleurs trop criardes. Il faut dire qu'on aurait pu avoir bien pire si John Lasseter n'avait pas fourré son nez là-dedans ! Débutée dans les locaux de DisneyToon Studios, la production du film était mise en chantier avec les moyens minimums. A la fermeture du studio australien, la production a déménagé et une grande partie du film a tout simplement été refaite, avec une animation de bien meilleure qualité (pour preuve, il suffit de comparer les images du sneak peek du DVD Collector de La Petite Sirène avec les images finales du film). Le Secret de la Petite Sirène pêche en résumé du côté de son scénario, et si la dernière suite Disney en vidéo reste assez réussie grâce à son visuel soigné, difficile de ne pas être déçu.
(Gauche: La Petite Sirène, Droite: Le Secret de la Petite Sirène)
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