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Souvent critiquées, souvent décriées, souvent visionnées et aussitôt oubliées par les fans, les suites des grands classiques de l'animation Disney font pourtant partie du large catalogue des productions de la compagnie aux grandes oreilles, si bien qu'à un moment on en produisait plus que les grands classiques eux-mêmes. Ce dossier est l'occasion de revenir sur l'époque noire de la "folie suite", de comprendre leur genèse et d'analyser le plus objectivement possible leur histoire et leur contenu. Les compilations d'épisodes de séries télévisées comme La Légende de Tarzan et Jane ne seront pas traités dans ce dossier. NB: Tous les avis prononcés dans ce dossier, si ils s'efforcent d'être objectifs, sont strictement personnels et ne peuvent être considérés comme une vérité générale: chacun est bien entendu libre d'avoir son opinion. Si vous souhaitez réagir à ce dossier, n'hésitez pas à nous écrire.
1. La Genèse : Les Courts-Métrages On associe souvent le début des suites avec le film Bernard et Bianca au Pays des Kangourous. Pourtant, il y en a eu bien avant, en fait dès les années 30. En effet, il n'est pas rare de croiser une suite dans le large catalogue des courts-métrages animés Disney. Je ne parle pas de la série des Mickey ou des Donald, mais de véritables suites à des courts-métrages, en particulier les célèbres Silly Symphonies. La première suite à une Silly Symphonie fut réalisée en 1933: il s'agit de L'Arbre de Noël (The Night Before Christmas), réalisé par Wilfred Jackson, qui fait directement suite à l'œuvre L'Atelier du Père Noël (Santa's Workshop), du même réalisateur, que l'on découvrait l'année auparavant dans les salles.
(Gauche: L'Arbre de Noël - Droite: L'Atelier du Père Noël) 1933 était également l'année du triomphe des Trois Petits Cochons (Three Little Pigs) de Burt Gillett, devenu l'un des plus célèbres courts-métrages de tous les temps. Et pour cause, les américains souffraient toujours des blessures de la Dépression et se reconnaissent dans les soucis des trois petits cochons affrontant le "Grand Méchant Loup". La chanson "Qui a Peur du Grand Méchant Loup" est devenue aussi culte que l'œuvre elle-même, auréolée de l'Oscar du Meilleur Cour-Métrage ! Forts de cet incroyable succès, les studios Disney mirent en chantier pas moins de trois suites aux aventures de nos trois héros. La première était Le Grand Méchant Loup (The Big Bad Wolf) en 1934, qui introduisait le personnage du Petit Chaperon Rouge. Deux ans plus tard, Les Trois Petits Loups (Three Little Wolves) terrorisèrent nos trois cochons. La saga s'acheva en 1939 avec Le Cochon Pratique (The Practical Pig), dernière tentative pour le Grand Méchant Loup d'ajouter du cochon à son menu.
(De Gauche à Droite: Les Trois Petits Cochons, Le Grand Méchant Loup, Les Trois Petits Loups, Le Cochon Pratique) Deux autres Silly Symphonies de 1935, chacune récompensée par l'Oscar du Meilleur Court-Métrage, connurent une suite. Il s'agit tout d'abord de l'adaptation de la célèbre fable de Jean De La Fontaine Le Lièvre et la Tortue (The Tortoise and the Hare), réalisée par Wilfred Jackson dont l'hilarant Retour de Toby la Tortue (Toby Tortoise Returns) est la suite. Le même réalisateur en assura la production en 1936. Enfin, suite au succès des Trois Chatons Orphelins (Three Orphans Kittens), Dave Hans récidiva l'année suivante avec More Kittens.
(Gauche: Le Retour de Toby la Tortue, Droite: More Kittens) Il est bien plus rare de trouver une suite d'un court-métrage qui ne fait pas partie de la série des Silly Symphonies. Le seul exemple existant serait le court-métrage Casey Contre-Attaque (Casey Bats Again), réalisé par Jack Kinney en 1954. On y retrouve le célèbre joueur de Base-ball Casey, découvert dans la séquence Casey At The Bat du grand classique La Boîte à Musique de 1946. Particulièrement comique, le court-métrage reste dans la ligne traditionnelle de son aîné, très emprunt du style des années 40-50, où la caricature est d'or. Il faut savoir que Casey est un personnage ultra populaire aux Etats-Unis, dont les aventures sont inspirées du poème d'Ernest Lawrence Thayer écrit en 1888. Le restaurant de Disneyland Paris Casey's Corner fait en outre la part belle au personnage.
(Gauche: Casey At The Bat - Droite: Casey Contre-Attaque) Finalement, chaque suite d'un court-métrage était mise en chantier avec autant d'application que pour l'œuvre d'origine. Notons que pour un certain nombre d'entre elles c'est le même réalisateur qui se trouvait derrière la caméra, un gage d'attention et de qualité non négligeable. 2. Les Trois Caballeros
On peut
voir apparaître en quelque sorte la première suite d'un long-métrage
d'animation dès 1945, avec le 7ème
Grand Classique de Disney, Les Trois Caballeros. En effet, ce
film peut être considéré comme la suite de Saludos Amigos (sorti deux ans
auparavant), les deux films, fruits d'un voyage des artistes Disney en
Amérique latine en 1941, étant très semblables par leurs couleurs,
thèmes et musiques. Les Trois Caballeros est sorti aux États-Unis en
février
1945, après une première à Mexico
au Noël 1944. Plus long que
son aîné d'une trentaine de minutes, le nouveau long-métrage est également
plus abouti. Tout d'abord, il est le premier long-métrage à faire
cohabiter et interagir ensemble les personnages "réels" et les personnages
animés. Contre l'avis de ses collaborateurs, Walt Disney décide de faire
de Donald Duck la star du film, fort du succès qu'avait rencontré le
personnage dans Saludos Amigos. On retrouve également le joyeux José
Carioca mais aussi un tout nouveau personnage, le coq mexicain Panchito,
qui vient ainsi former le troisième membre des Trois Caballeros. Mais ce
que l'on retiendra avant tout des Trois Caballeros, c'est son audace
visuelle, bien plus aboutie qu'elle ne l'avait été pour le premier opus.
Les couleurs chatouillent la pupille tandis que l'atmosphère se dégageant
du film enivre les sens. Un obstacle vint cependant freiner l'enthousiasme
que représentait ce film : certaines critiques accueillirent sévèrement
l'œuvre, mettant en exergue certaines scènes douteuses dans lesquelles
Donald danse avec des jeunes filles en maillot de bain. Ces critiques
houleuses ternirent la réputation du film qui en paya le prix, notamment à
la 18ème cérémonie des Oscar où il repartit bredouille, ayant seulement
été nominé dans les catégories de la meilleure musique et du meilleur son. Cependant, à l'instar de
Fantasia où d'Alice au Pays des Merveilles, le
film redora sa réputation avec le temps, étant considéré de nos jours par
les professionnels comme une pièce maîtresse de l'animation. 3. Bernard et Bianca au Pays des Kangourous Pour beaucoup, c'est avec le 29ème Grand Classique des Studios Disney, Bernard et Bianca au Pays des Kangourous (The Rescuers Down Under) que débute l'ère des suites... et quel début ! Après 13 ans d'absence sur les écrans, Hendel Butoy et Mike Gabriel rendent vie à Bernard et Bianca en 1990 dans un long-métrage réunissant tous les ingrédients indispensables à un grand film. Indiscutablement, Bernard et Bianca au Pays des Kangourous suit haut la main la comparaison avec son prédécesseur de 1977, Les Aventures de Bernard et Bianca (The Rescuers). Exit Mme Medusa, Penny ou le Bayou du Sud des Etats-Unis... et bienvenue en Australie ! L'une des grandes forces du film est d'offrir une histoire totalement originale, avec de nouveaux personnages tout aussi attachants que ceux du premier opus : Jack, le rongeur, Wilbur l'albatros et frère d'Orville, Frank le lézard... Les Studios Disney ne lésinèrent pas sur les moyens techniques pour porter à l'écran les nouvelles aventures de nos héros de choc. Le film fut le premier à recourir à la nouvelle technologie du système CAPS, outil admirable gérant et améliorant l'animation. Redoutablement cher, le CAPS s'avéra pourtant bénéfique pour le studio qui put à partir de ce moment se dispenser des cellulos, seuls les décors étant encore peints à la main. Le CAPS ouvrait l'air du numérique en associant les décors, les dessins d'animation et les effets pour un rendu étourdissant, en témoigne la séquence d'ouverture, incroyable pour l'époque. Bernard et Bianca au Pays des Kangourous fut un succès en France (plus de 2 millions d'entrées) mais un véritable flop aux Etats-Unis où il engrangea seulement 27 millions de dollars de recette en finissant que 41ème au classement général de l'année 1990. Tout avait si bien commencé ! Une suite de temps en temps, réalisée avec le plus grand soin, aussi respectueuse de l'œuvre de référence que possible. Pourtant, un nouveau système d'exploitation est sur le point d'arriver et de tout faire basculer...
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