Disney NEXT est un site amateur, non-officiel, rédigé par des passionnés. Il ne dispose d’aucun lien avec la Walt Disney Company ou l’une de ses entités. Toutes les images, photos ou vidéos présentes sur ce site en sont donc l'exclusive propriété.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

          Pour terminer ce dossier, intéressons-nous un peu plus à la carrière des grandes œuvres animées faisant la part belle aux animaux. Il faut dire que certaines ont eu un succès colossal, si bien qu'elles sont devenues des références dans le monde de l'animation. Des carrières parfois insoupçonnées...

 

1. Les cartoons et leur public        

          Mickey, Donald, Dingo... ces personnages de dessins animés sont aujourd'hui célébrissimes. Ce dossier est l'occasion de revenir rapidement sur l'histoire de ces animaux hors du commun et propose un bref aperçu de leurs carrières incroyables.

          Lorsque Walt Disney fut privé en 1928 des droits d'Oswald le lapin chanceux, personnage plein de succès destiné à Universal, de tous les vieux dessinateurs du studio Disney, seul Ub Iwerks resta fidèle à Walt. Ensemble, ils donnèrent naissance à une petite souris qui allait révolutionner le monde du cinéma. Alors que les studios achevaient le dernier Oswald, Ub Iwerks travaillait en secret sur le premier Mickey, Plane Crazy. Mais aucun distributeur n'était prêt à croire en l'arrivée de ce nouveau personnage muet alors que le son commençait à faire son apparition. Steamboat Willie, le troisième court-métrage de Mickey, projeté à New York au Colony Theater le 18 novembre 1928, fut le premier dessin animé avec son synchronisé et lança la carrière incroyable de Mickey Mouse. Très vite, le public était déçu lorsque le film n'était pas précédé d'un "Mickey" et l'expression "Et le Mickey alors ?" devint aussi célèbre que le personnage. Une seconde série de courts-métrages est lancée et Mickey débuta sa carrière commerciale en s'affichant sur un bloc-notes d'écolier. Les années 30 furent très florissantes pour le label Mickey: bande dessinée, chanson, poupée, la célèbre montre Mickey d'Ingersoll... En 1931, Mickey's Orphans fut la première œuvre animée à recevoir une récompense académique. En 1932, Mickey fut récompensé par un Oscar honorifique et le premier "Journal de Mickey", Topolino, parut à la fin de la même année en Italie: Mickey avait déjà fait le tour du monde ! La consécration arrive en 1940 avec Fantasia, où Mickey endosse le rôle de sa carrière, celui de l'Apprentie Sorcier. Le talent de Mickey Mouse sera ainsi représenté dans  123 courts et moyens-métrages au cinéma de 1928 à 1995, dont les célèbres Mickey et le Haricot Magique (1947), Le Noël de Mickey (1983) ou Le Prince et le Pauvre (1990). Mickey fut également le premier personnage de dessin animé à avoir obtenu son étoile sur le célèbre Walk of Fame, à Hollywood, à l'occasion de ses 50 ans en 1978.

 

(De gauche à droite et de haut en bas: montre Mickey d'Ingersoll, Walt Disney et les poupées Charlotte Clark, affiche de Steamboat Willie, premier numéro du Journal de Mickey, l'étoile de Mickey sur Hollywood Boulevard)

 

(Pluto dans Tends la Patte)

 

          Si la carrière de Mickey montre ses premières faiblesses dès la fin des années 30, c'est à cause de l'arrivée d'autres personnages hauts en couleurs, et que des animaux bien sûr ! Apparu pour la première fois aux côtés de Mickey dans le court-métrage The Chain Gang en 1930, Pluto prit son nom définitif dans The Mouse Hunt l'année suivante. A l'inverse de Mickey Mouse, Pluto conserve tous les traits caractéristiques d'un véritable animal, ici un chien. Il ne parle pas, et marche sur ses quatre pattes ! Pourtant, le succès du personnage est grandissant, si bien qu'il obtient dès 1937 sa propre "série", ouverte par le court-métrage Les quintuplés de Pluto. et composée de 18 courts-métrages de 1937 à 1951. Le court-métrage Tends la Patte (1941) est récompensé de l'Oscar du meilleur court-métrage d'animation, récompense que Mickey n'a étonnamment jamais obtenue.

 

          Dès 1929, deux personnages récurrents de l'univers des cartoons Disney font leur première apparition dans le court-métrage de Mickey The Plowboy: la vache Clarabelle et le cheval Horace, qui ne parviendront jamais à réellement percer... D'une forme animale basique, les deux compères se développeront au cours d'une trentaine de court-métrages où ils tiennent des seconds rôles, de quoi tout juste leur apporter au final une apparence anthropomorphique. Le destin aura de tout autres projets pour un personnage dont l'apparition remarquée dans Mickey's Revue en 1932, sous le nom de Dippy Dawg, attira la sympathie de Walt Disney. Il faudra attendre deux ans pour que Dingo perce réellement, dans Orphan's Benefit en 1934 et Mickey's Service Station en 1935. Si Dingo est, comme Pluto, un chien, une réelle personnification est enclenchée et Dingo est certainement l'un des toons Disney qui a le plus évolué. Très vite le personnage devient populaire, si bien qu'en 1939 sa propre "série" est lancée avec le court-métrage Dingo et Wilbur. La série de 49 épisodes sera complétée par les célèbres How to, initiée par Dingo fait de l'équitation, segment du film d'animation de 1941, Le Dragon Récalcitrant. Dingo obtient une séquence dans le long-métrage Saludos Amigos en 1942 avec El Gaucho Goofy. A l'image de Mickey, Dingo apparaît dans quelques moyens-métrages au cinéma: Mickey et le Haricot Magique (1947), Le Noël de Mickey (1983) et Le Prince et le Pauvre (1990). Les années 90 sont très prolifiques pour Dingo, qui développe sa propre série télévisée La Bande à Dingo et obtient le premier rôle dans un long-métrage au cinéma Dingo et Max (1995).

(Donald et Wilbur, affiche cinéma de Dingo et Max)

 

(De haut en bas: livre illustré inspiré de La Petite Poule Avisée, Donald participe à la propagande anti-nazi dans Der Fuehrer's Face, étoile de Donald sur Hollywood Boulevard, Donald et ses amis caballeros)

          Mais Dingo, Pluto et même Mickey seraient un jour éclipsés par le personnage qui allait naître en 1934 dans la Silly Symphonie, La Petite Poule Avisée. Le canard Donald Duck ravisait à la fois le public qui y voyait un personnage moins lisse que Mickey, mais aussi les animateurs qui pouvaient lui tailler des aventures sur mesure. Bientôt, les articles du merchandising de Donald se vendent si bien qu'ils concurrencent ceux de Mickey. Clarence Nash, qui prêta sa voix au célèbre canard, n'est sans doute pas étranger à son explosion médiatique. Donald est le premier personnage a obtenir sa propre série après Mickey, en 1936 avec le court-métrage Donald et Pluto. Mickey, Donald et Dingo constituent ce que l'on nommera en 1937 "la bande" et le trio partage la tête d'affiche de six des sept courts-métrages de l'année.  La même année, Don Donald est l'occasion d'introduire un nouveau personnage, Donna, bientôt rebaptisée Daisy. Ainsi l'entourage de Donald se développe bien plus que celui de Mickey, par les cartoons avec Riri, Fifi et Loulou dans Les Neveux de Donald (1938), Gus dans Le Cousin de Donald (1939), mais aussi par son incroyable succès en bande dessinée: le célèbre Oncle Picsou apparaît pour la première fois dans Christmas on Bear Mountain, sous le crayon de Carl Barks en 1947. Donald écrase Mickey du haut des 128 cartoons dont sa série est composée. Il obtient un Oscar en 1943 avec le court-métrage Der Fuehrer's Face. Pire encore, Donald est le personnage Disney qui apparaît dans le plus grand nombre de longs-métrages au cinéma: Saludos Amigos (1943), Les Trois Caballeros (1945), Coquin de Printemps (1947), Mélodie Cocktail (1948) et Fantasia 2000 (2000). On le retrouvera aux côté de Mickey et Dingo dans Le Noël de Mickey (1983) et Le Prince et le Pauvre (1990). Avec les séries La Bande à Picsou et Couac en Vrac, Donald et sa famille s'imposent sur le petit écran dans les années 80 et 90. Ultime consécration, en août 2004, Donald reçu enfin son étoile sur le Hollywood Walk of Fame à Los Angeles à l'occasion de ses 70 ans.

 

          D'autres animaux ont été révélés à l'occasion des courts-métrages des "cinq stars" de Disney que sont Mickey, Minnie, Donald, Dingo et Pluto. Les cartoons de Donald sont d'ailleurs certainement ceux qui mettent en exergue les personnages secondaires les plus charismatiques. Certains d'entre eux ne décolleront jamais de leur rôle de "faire valoir", à l'image de Bootle Beetle qui apparaît en 1947 dans le court-métrage éponyme Booble Beetle puis dans trois autres cartoons : Sea Salts (1949), The Greener Yard (1949) et Morris, the Midget Moose (1950). Le destin de l'abeille Spike (ou Buzz Buzz) sera identique, malgré sept courts-métrages au compteur. Au contraire, d'autres personnages ont su tirer leur épingle du jeu, bien qu'ils conservent, à l'image de Pluto, un design de véritable animal. Tic et Tac apparaissent en 1943 dans Private Pluto, court-métrage de 1943. Ils deviennent vite les adversaires attitrés de Donald, dès 1947 dans le court-métrage Donald chez les Ecureuils. Leur carrière décolle en 1951 avec le début de leur propre série de cartoons, qui ne comptera finalement que trois épisodes. Ils se rattraperont 40 ans plus tard avec leur série télévisée à succès Tic et Tac, Rangers du Risque. Autre adversaire de Donald, Humphrey l'ours, certes moins célèbre que Tic et Tac, obtiendra lui aussi sa mini-série de deux cartoons. Figaro, chat attitré de Minnie, sera également la tête d'affiche de trois cartoons dès 1943, après avoir partagé la vedette avec Pluto dans trois courts-métrages. N'oublions pas l'ennemi de toujours de Mickey, Pat Hibulaire, qui débute sa carrière avec la souris dans Steamboat Willie. Par la suite, on le retrouvera aussi bien dans la série des Mickey ou des Donald. Les personnages de la famille de Donald prennent également leur envol en s'affichant dans des courts-métrages sans leur compère vedette. L'émission Le Merveilleux Monde en Couleurs de Walt Disney arrive en 1961 sur la chaîne NBC en même temps que la couleur, et introduit un nouveau parent de Donald, le Professeur Donald Dingue, qui réapparaît l'année suivante  dans un dessin animé sur les chansons populaires, A Symposium on Popular Songs, nominé aux Oscars. D'une envergure toute autre, le célèbre Oncle Picsou aura paradoxalement que peu d'opportunités cinématographiques au cinéma, tout juste Picsou Banquier en 1967. Il faudra attendre la fin des années 80 pour revoir Picsou sur un écran, mais c'est cette fois-ci le petit écran qui lui réserve un accueil triomphal avec la série La Bande à Picsou, puis le long-métrage d'animation La Bande à Picsou: Le Trésor de la Lampe Perdue, qui aura les honneurs d'une sortie en salles en 1990. Enfin, n'oublions pas le célèbre lapin Roger Rabbit, révélé dans le film Touchston Pictures Qui Veut la Peau de Roger Rabbit ?, qui obtient le premier rôle dans trois court-métrages Bobo Bidon (1989), Lapin Looping (1990) et Panique au Pique-nique (1993).

(De haut en bas et de gauche à droite: Bootle Beetle, Spike, Tic et Tac, Humphrey, Donald Dingue, Figaro, Pat Hibulaire, Roger Rabbit et Picsou)

 

(Les Trois Petits Cochons, Le Vilain Petit Canard, deux courts-métrages oscarisés)

          La collection des Silly Symphonies, initiée en 1929 avec La Danse Macabre, est également un incroyable répertoire de stars Disney, et la plupart sont, bien entendu, des animaux. Le calcul est simple: sur les sept contes musicaux à avoir obtenu un Oscar, cinq mettent en vedette un animal. Et certains sont devenus célébrissimes. Avec Les Trois Petits Cochons, l'un des plus célèbres courts-métrages de tous les temps, trois nouvelles stars naissent en 1933. Et pour cause, les américains souffraient toujours des blessures de la Dépression et se reconnaissent dans les soucis des trois petits cochons affrontant le "Grand Méchant Loup". La chanson "Qui a Peur du Grand Méchant Loup" est devenue aussi culte que l'œuvre elle-même et le court-métrage devint à l'époque le plus grand succès de Walt Disney. Forts de cet incroyable phénomène, les studios Disney mirent en chantier pas moins de trois suites aux aventures de nos trois héros: Le Grand Méchant Loup (1934), Les Trois Petits Loups (1936) et Le Cochon Pratique (1939). De même, Le Lièvre et la Tortue (1935), Trois Petits Orphelins (1935), Le Cousin de Campagne (1936) sont devenus de grandes institutions dans le monde de l'animation, pour finir avec la consécration du Vilain Petit Canard (1939), remake du court-métrage du même nom de 1931.

 

 

2. Le phénomène Winnie l'Ourson

 

          En 1966, un petit ourson apparaît sur les écrans en première partie du film Quatre Bassets pour un Danois. Inspiré des ouvrages de A.A Mine, Winnie l'Ourson et l'Arbre à Miel, un modeste moyen-métrage de 26 minutes, raconte les premières aventures des habitants de la forêt des rêves bleus. Succès aidant, une équipe d'animateurs dirigée par Franck Thomas, Ollie Johnston, John Lounsbery et Milt Kahl reçut carte blanche pour un deuxième court-métrage, deux ans plus tard, Winnie l'Ourson dans le vent. Winnie devient alors la star montante du studio, son court-métrage ravit publics et critiques, si bien que l'Oscar du meilleur court-métrage lui est décerné. Il faut attendre six ans avant l'arrivée d'un troisième opus, Winnie l'Ourson et le Tigre Fou, nominé aux Oscars. Le merchandising à l'effigie du petit ourson envahit les boutiques du monde entier, et la folie "Winnie" déferle sur le monde. En 1977, les studios Disney estiment que Winnie est devenu suffisamment reconnu pour assurer le support du long-métrage au cinéma, et élaborent le "package" Les Aventures de Winnie l'Ourson, regroupant les trois moyens-métrages précédents, mais il ne rencontre pas le succès attendu. Le précieux filon est exploité jusqu'au bout avec la mise en chantier d'un quatrième -et dernier- moyen métrage, Winnie l'Ourson et une Sacrée Journée pour Bourriquet (1983), qui n'enchante guère les foules. Qu'importe, le personnage est devenu une telle institution qu'il peut supporter ces petits écarts.

 

(Winnie l'Ourson et l'Arbre à Miel, Winnie l'Ourson dans le vent. Winnie l'Ourson et le Tigre Fou)

(De haut en bas: Winnie rencontre ses fans à Disneyland, le merchandising Winnie the Pooh, affiche promotionnelle de Les Aventures de Tigrou, Mes Amis Tigrou et Winnie)

          Mais le cinéma est mis entre parenthèses pour Winnie, c'est vers le marché, en plein essor, de la télévision qu'il se tourne ! Une première série télévisée "live" où Winnie et ses amis prennent l'apparence de "characters" arrive sur les écrans en 1983: Les Aventures de Winnie l'Ourson, présentée en France par Jean Rochefort. En 1988, Winnie fait tout d'abord son grand retour en animation 2D dans Les Nouvelles Aventures de Winnie l'Ourson. La série est un immense succès publique et critique, et comptera 82 épisodes et 4 épisodes spéciaux. Winnie retrouve le support du long-métrage avec la suite du grand classique de 1977, Winnie l'Ourson 2: Le Grand Voyage (1997). Winnie entre dans le XXIème siècle avec un retour sur grand écran. Mais cette fois-ci, c'est son ami Tigrou qui est la vedette de son propre film dans Les Aventures de Tigrou et de son ami Winnie l'Ourson. Deux ans plus tard, nous retrouvons la forêt des rêves bleus dans le produit vidéo: Winnie l'Ourson: Bonne année !. Entre temps, Winnie prend vie grâce à une marionnette dans un décors 3D avec sa nouvelle série, Le Livre de Winnie l'Ourson. Troisième film de Winnie l'Ourson au cinéma, Les Aventures de Porcinet, nouveau "spin-off" arrive sur les écrans en 2003. L'année suivante c'est à Petit Gourou d'avoir son spin-off, mais Les Aventures de Petit Gourou ne sera réservé qu'au marché vidéo. Le cinéma n'est pourtant pas en reste avec l'introduction du personnage de Lumpy dans Winnie l'Ourson et l'Efélant en 2005, suivit par un nouveau produit vidéo, Lumpy Fête Halloween. En 2007, Winnie entre dans l'ère de la 3D avec une quatrième série télévisée, Mes Amis Tigrou et Winnie.

 

Enfin un tout nouveau long-métrage sobrement intitulé Winnie l'Ourson, destiné aux salles obscures et produit pour la première fois par les Walt Disney Animation Studios, sort en avril 2011 en France. Le film d'aspect traditionnel est excellent mais malheureusement boudé par le public dans l'hexagone, pourtant encore friand de l'animation 2D. A l'image de Mickey ou Donald, Winnie l'Ourson a reçu en avril 2006 son étoile sur le Walk of Fame, aux côtés des plus grandes stars d'Hollywood.

 

 

3. Les grands succès de l'animation

 

          Depuis l'arrivé de Dumbo en 1941, les Grands Classiques avec des animaux au premier plan ont pris une importance considérable dans le catalogue Disney. Sur la liste des 15 chef d'œuvres officiels, 6 sont des histoires d'animaux. Sur les 5 plus grands succès animés des studios Disney, 3 sont des histoires d'animaux. Retour sur l'héritage de quatre grands films d'animation qui ont marqué l'histoire grâce à leurs héros à quatre pattes.

 

(Affiche cinéma Les 101 Dalmatiens)

          Après l'échec publique et critique de La Belle au Bois Dormant en 1959, le dessin animé le plus cher de l'histoire à l'époque, les studios Disney décidèrent de revenir à plus de modestie, notamment avec la mise en chantier d'une adaptation du récit de Dodie Smith, Les 101 Dalmatiens. La mise en place de la caméra Xerox permit de grandes économies dans la production du film, qui coûta 2 millions de dollars de moins que La Belle au Bois Dormant. Le film, véritable rupture dans la tradition des grands films animés Disney, connu un succès chaleureux à l'époque, aussi bien critique que publique, au point que tout le monde voulait avoir son dalmatien ! Chacun saluait le charme et l'humour de la production, qui connu quatre ressorties dans les salles obscures (1969, 1979, 1985 puis 1991). Au fil de sa carrière, Les 101 Dalmatiens cumula 145 millions de dollars aux Etats-Unis et 71 millions dans le monde entier. En tenant compte de l'inflation, Les 101 Dalmatiens est le second plus grand succès des studios Disney aux Etats-Unis après Banche-Neige et les Sept Nains, et le 11ème film le plus lucratif de tous les temps. Le succès sera aussi au rendez-vous en France: avec un total de 14 676 411 spectateurs, le film est le deuxième grand classique Disney le plus vu en France et le septième tous studios confondus. Un long-métrage en prises de vue réelles débarque sur les écrans en 1996 avec une époustouflante Glen Close dans le rôle de Cruella. Devant le succès publique et critique du film, une suite est mise en chantier, 102 Dalmatiens, et arrive sur les écrans en 2000 avec moins de bonheur... Les 101 Dalmatiens feront leur grand retour en 2003 mais en vidéo, dans la suite du grand classique de 1961, 101 Dalmatiens 2: Sur la Trace des Héros. Entre temps, une série télévisée animée d'une qualité douteuse passera presque inaperçue.

 

          Le Livre de la Jungle était le premier film à rapporter beaucoup d'argent, ce qui a donné suffisamment de confiance au studio pour continuer dans l'animation. Il faut dire que l'avenir était assez vacillant à l'époque: nous sommes en 1967 et il s'est déjà presque écoulé un an depuis la mort de Walt Disney. Avec 73 741 048 $ de recettes aux Etats-Unis, le film devient le plus grand succès des studios Disney à l'époque. Grâce à ses deux ressorties (1984 et 1990), qui attirent tout autant les foules, les recettes du film au cinéma s'élèvent aujourd'hui à 142 millions de dollars, ce qui en fait le sixième plus grand succès des studios Disney en tenant compte de l'inflation. Avec ses 15 288 453 spectateurs cumulés, le film est le grand classique Disney le plus vu en France, et le cinquième plus grand succès de l'histoire. La chanson "Il en Faut Peu pour Etre Heureux" est nominée pour l'Oscar de la Meilleure Chanson et reste, encore aujourd'hui, l'une des plus célèbres de l'histoire de l'animation. Une suite au cinéma arrive sur les écrans en 2003, Le Livre de la Jungle 2, un réel succès en France mais un flop aux Etats-Unis... On retrouvera également les personnages clés du film dans deux séries animées à la télévision: Super Baloo et Le Livre de la Jungle: Souvenirs d'Enfance.

(Première mondiale du Livre de la Jungle en octobre 1967)

 

(De haut en bas et de gauche à droite: Elton John et Tim Rice recevant leurs Oscars, The Lion King à Broadway, le disque d'or de la BO du film, l'affiche originale, les personnages d'un long métrage devenu culte)

          Le Roi Lion arrive sur les écrans en 1994 et provoque un véritable raz-de-marée! Le succès au box office américain et mondial est exceptionnel, et le film devient le dessin animé traditionnel ayant obtenu le plus de recettes dans l'histoire de l'animation. Cette place, 17 ans après, ne lui a toujours pas été soufflée. Les chiffres sont là : 312 855  561 $ rien que sur le sol américain, 783 841 776 $ dans le monde entier... Aujourd'hui, Le Roi Lion reste le quatrième plus grand succès de l'histoire de l'animation aux Etats-Unis, mais le premier pour un film d'animation traditionnel. En France, le long-métrage a terminé en tête du box office de l'année 1994 et reste le plus grand succès Disney pour une première sortie cinéma, avec 10 112 444 spectateurs. Deux Oscars viennent couronner ce triomphe (Meilleure musique et Meilleure chanson) parmi quatre nominations, ainsi que trois Annie Awards et trois Golden Globes dont celui du Meilleur Film Comique/Musical. Les chansons du film ont pulvérisé tous les records de ventes de disque en 1994. A lui seul, le single "Can You Feel The Love Tonight", porté par le talentueux Elton John, s'est vendu à plus de 18 millions d'exemplaires dans le monde ! L'année suivante, la VHS arrive dans les bacs et le phénomène continue. Avec 55 millions de VHS et DVD vendus, Le Roi Lion est le plus grand succès mondial de l'industrie vidéo. En novembre 1997, Le Roi Lion débarque à Broadway dans une somptueuse adaptation musicale: la magie opère toujours et le spectacle est un immense succès: 12 ans après, le show se joue toujours de par le monde. Les plus grandes villes ont accueilli le spectacle: Shangai, Hambourg, Tokyo, Scheveningen, Londres, Melbourne et bien sûr Paris. Sur 11 nominations aux Tony Awards au cours de sa carrière, le musical en a remporté 6, dont celui du Meilleur Musical ! Et ce n'est pas fini... En octobre 1998, Le Roi Lion 2: L'Honneur de la Tribu rugit en vidéo: le succès est aussi colossal. Assurément, Le Roi Lion 2 était la suite la plus attendue d'un long-métrage Disney... et même de l'histoire du cinéma. Le résultat est là: la suite se hisse directement à la seconde place des ventes de vidéos de l'année, battue seulement par Titanic ! En 2004, le troisième opus de la saga Le Roi Lion arrive en vidéo: Le Roi Lion 3: Hakuna Matata. Auparavant, les deux vedettes du film Timon et Pumbaa avaient déjà pris leur indépendance dans leur série télévisée éponyme de quatre saisons et 170 épisodes, un succès.

 

          Difficile à croire, et pourtant personne n'aurait pu prévoir le succès de ces films devenus cultes. "On ne sait jamais avant la projection avec le public. Surtout quand on l'a vu autant" relève Bob Peterson, l'un des scénaristes du Monde de Nemo. Il n'avait pourtant pas de quoi s'inquiéter... Avec plus de 70 millions de dollars de recettes après son premier week-end d'exploitation dans les salles américaines en juin 2003, Le Monde de Nemo a fait tomber quelques semaines plus tard un record vieux de neuf ans et détenu par Le Roi Lion en devenant le plus grand succès de tous les temps pour un film d'animation, avec 340 millions de dollars au compteur US... Cette place lui a été enlevée par Shrek 2 l'année suivante. Le Monde de Nemo est le second film d'animation Disney ayant à ce jour rapporté le plus d'argent aux Etats-Unis et dans le monde derrière Toy Story 3. Le succès est tel qu'il provoque un engouement inattendu pour les poissons clowns, si bien que les vendeurs d'aquarium doivent afficher dans leurs magasins des documents de dissuasion pour les aquariophiles non expérimentés. Autre anecdote de taille... jamais on aura vu autant de poissons d'aquarium "libérés" dans les toilettes ! Un succès récompensé par l'Oscar du Meilleur Long-métrage d'animation (le premier des studios PIXAR) et trois autres nominations. Un autre record serait celui du long-métrage d'animation le plus exploité dans les parcs d'attraction Disney en un temps si bref: Turtle Talk With Crush propose une discussion interactive avec la tortue de 150 ans, mise en place à EPCOT (2004), Disney's California Adventure (2005) et Honk Kong Disneyland. En 2006, les stars du film prennent possession du batiment The Seas with Nemo and Friends avec l'attraction Nemo's Undersea Adventure à EPCOT. En janvier 2007, le spectacle Finding Nemo - The Musical a pris place à Animal Kingdom. Finding Nemo Submarine Voyage remplace Submarine Voyage au Disneyland Park depuis 2007. Enfin, la montagne russe Crush's Coaster débarque aux Walt Disney Studios en juin 2007.

(Affiche cinéma, le réalisateur Andrew Stanton à la remise des Oscars)

 

 

CONCLUSION

          "L'animation est capable de rendre compte de tout ce que peut concevoir l'esprit humain" disait Walt Disney. Donner vie à des animaux, les faire parler, les faire évoluer dans des univers imaginaires sont certaines de ces possibilités. Quoi de mieux que l'animation pour faire voler un éléphant ou faire d'une souris le matelot d'un bateau à vapeur ? Certaines de ces entreprises ont été couronnées de succès: Le Livre de la Jungle ou Le Roi Lion sont devenus des chef d'œuvres acclamés de tous. Certaines ont été des échecs maladroits... qui se souviendra de Le Ferme se Rebelle ou The Wild dans 20 ans ? Quoi qu'il en soit, les studios Disney, ce ne sont pas que les princes et les princesses, mais aussi des faons en apprentissage de la vie, des lions destinés à devenir roi, des chatons perdus dans Paris, des souris aventurières ou des poissons clowns à la recherche de leur fils... Avec la particularité qu'ont les animaux à capter l'attention du public et l'attendrir, il ne manque plus qu'une bonne histoire pour aboutir à un habile mélange de tous les ingrédient nécessaires à un grand classique de l'animation.

          Que nous réserve l'avenir ? A l'aube de cette nouvelle décennie, un constat s'impose : aucun long-métrage d'animation Disney ou Pixar annoncé à cette date ne présente un animal comme personnage principal. Les animaux Disney de 2010 ne seront-ils que des personnages secondaires ? Difficile à dire, si ce n'est que l'ours pourrait bien faire un retour en force dans Rebelle, le grand film Pixar de 2012.

           Et oui ! Les animaux ne sont pas prêts de lâcher l'affaire... on les verra encore longtemps dans les salles obscures, et pour notre plus grand plaisir!

 

Retour Chapitre 1