Pouvant être considéré à tort comme un film de transition avant Vaiana, le mastodonte annoncé pour l'hiver prochain, Zootopie est un projet original qui s'inscrit dans le digne héritage du nouvel âge d'Or des Walt Disney Animation Studios. Les studios de Mickey ont en effet le vent en poupe depuis 2009 avec les succès critiques et financiers qu'ont été entre autres Raiponce, La Reine des Neiges ou récemment Les Nouveaux Héros. Zootopie poursuit cette heureuse dynamique avec un long-métrage trépidant, bourré d'humour et d'action.

 

 

L'action se déroule à Zootopie, ville qui ne ressemble à aucune autre puisque seuls les animaux y habitent ! On y trouve des quartiers résidentiels adaptés à la faune locale, comme le très chic Sahara Square, ou le glacial Tundratown. Dans cette incroyable métropole, chaque espèce animale cohabite avec les autres. Qu’on soit un immense éléphant ou une minuscule souris, tout le monde à sa place à Zootopie. Les trouvailles visuelles et architecturales sont absolument savoureuses. Le spectateur prend en effet un réel plaisir à découvrir cette ville inédite aux paysages variés, fruit de l'imagination sans limite des réalisateurs Byron Howard et Rich Moore. A l'instar d'un Robin des Bois, pas d'humain ici. Seuls les animaux, et même seuls les mammifères, sont présents dans Zootopie, dans un travail d’anthropomorphisme mené à son paroxysme.  Les couleurs, les fourrures, l'animation des personnages sont parfaitement maîtrisées.

 

 

L'autre force de Zootopie est son récit tout à fait original, s'inscrivant dans un genre encore peu exploité chez Disney : le polar. Déjà effleuré par le studio dans Les Aventures de Bernard et Bianca ou Basil Détective Privé, l’enquête prend ici une part prépondérante au synopsis. Lorsque Judy Hopps fait son entrée dans la police, elle découvre qu’il est bien difficile de s’imposer chez les gros durs en uniforme, surtout quand on est une adorable lapine. Bien qu'elle soit reléguée à la circulation, Judy est bien décidée à faire ses preuves. Elle s’attaque à une épineuse affaire de disparition, même si cela l’oblige à faire équipe avec Nick Wilde, un renard à la langue bien pendue et véritable virtuose de l’arnaque... Loin des contes de fées, Zootopie bénéficie d'un scenario original et trépidant. Il s'agit en effet d'une véritable enquête policière que nous suivons menée tambour battant, menée par une Judy Hopps pleine d'espoir et d'optimisme. S'il est parfois un peu noir, le film est néanmoins bourré d'humour. Les notes comiques s’enchaînent à un rythme parfait, souvent subtil, ne virant jamais vers le scato. Zoototpie est de ce fait le film animé le plus drôle de ces dernières années. Les références culturelles cinématographiques ou télévisuelles sont également légion et absolument savoureuses. Adaptés à toutes les générations, les clins d’œil et caméos s’enchaînent, puisant leur inspiration de productions aussi variées que le Parrain ou encore La Reine des Neiges. S'il est tout à fait divertissant, il faut également retenir de Zootopie son message de tolérance et de respect de la différence, inscrite en toile de fond du récit.

 

 

Prévue lors de la genèse du film pour être un personnage secondaire, Judy Hopps est promue héroïne principale de Zootopie au cours de la pré-production. Absolument attachante, Judy est un personnage espiègle, dynamique et résolument optimiste malgré les échecs et déconvenues. Ginnifer Goodwin (alias Blanche Neige dans la série Once Upon A Time) prête sa voix au personnage pour une performance tout à fait maîtrisée. Judy s'oppose en tout point au cynique et rusé Nick Wilde, le renard arnaqueur, interprété en version originale par Jason Bateman. Le binôme fonctionne ainsi à merveille, les deux protagonistes étant de ce fait parfaitement complémentaires. Ils attirent  la sympathie du spectateur dès leur entrée en scène. Les personnages secondaires de Zootopie sont également de bonne facture. On retiendra en premier lieu le buffle chef de la police Bogo ou le guépard officier Benjamin Clawhauser. Si la campagne promotionnelle de Zootopie repose en partie sur elle, on verra finalement peu Gazelle à l'écran. Pop-star adulée à Zootopie, Gazelle est doublée par la non-moins-célèbre Shakira.

 

C'est d'ailleurs la chanteuse Shakira qui interprète l'unique chanson de Zootopie : la très réussie et dynamique « Try Everything » proposée au début du film lors de l'arrivée de Judy dans la métropole. La partition musicale est confiée à Michael Giacchino, habitué aux productions Disney et Pixar (Vice-Versa entre autres). Le travail est de qualité, et accompagne l'action avec soin. Il manque néanmoins un thème fort et fédérateur qui ferait de la bande originale de Zootopie une référence.

 

 

Les Walt Disney Animation Studios repoussent une nouvelle fois les limites de l'animation et n'ont décidément plus de leçon à recevoir du maître Pixar. Le film est visuellement parfaitement maîtrisé, la ville de Zootopie touchant du doigt le réel. L'animation et le traitement réservé à la faune ne souffrent également d'aucune faiblesse.

 

En plein nouvel âge d'or, les Walt Disney Animation Studios livrent leur nouvelle pépite : Zootopie. Tout dans ce 55eme long-métrage animé est une réussite. L'histoire est trépidante, l'humour savoureux, les personnages terriblement attachants et bénéficie d'une richesse visuelle encore inégalée. Les messages de tolérance et de respect finiront par toucher le public déjà conquis.

 

 

Fin janvier avait lieu à Paris l'avant-première mondiale de Zootopie, le prochain grand classique des Walt Disney Animation Studios, à laquelle Disney Next a eu l'honneur d'être convié. S'en est suivi plusieurs rendez-vous avec les équipes du film.

 

Première rencontre avec les réalisateurs Byron Howard et Rich Moore, accompagnés du producteur Clark Spencer que nous avions déjà eu la chance de rencontrer en octobre dernier. Byron Howard a réalisé quelques uns des récents succès des studios Disney comme Volt, Star Malgré Lui et Raiponce, tout comme son collègue Rich Moore à qui l'ont doit Les Mondes de Ralph. Quant à Clark Spencer, il a produit de grands classiques comme Lilo & Stitch, Volt, Star Malgré Lui, Winnie l'Ourson ou plus récemment Les Mondes de Ralph.

 

 

La petite équipe a manifestement adoré travailler sur le film, et leur enthousiasme est légitimement communicateur. En effet, le film parle à tout le monde, avec plusieurs niveaux de lectures qui permettront à la fois aux enfants et aux adultes d'apprécier le voyage à Zootopie. L'humour est l'un des éléments de ce succès, et Rich Moore, qui a fait ses armes sur la série Les Simpson, sait de quoi il parle. Avec un film résolument tourné vers la modernité, les références et caméos devaient être dans l'air du temps, même si l'équipe s'est autorisée une petite digression avec le personnage de Mr Big, une référence à gros risque pour un film à partager avec un jeune public. Un autre exemple de la modernité du film et du reflet de la société actuelle : les animaux sont toujours rivés à leur smartphone !

 

Le message transmis par le film est surtout porté sur les épaules de son personnage principal, la lapine Judy, avec son ambition positive et son optimisme. Lors des premières années de développement du film, c'était pourtant le renard Nick le héros de l'histoire, un personnage plutôt cynique et désenchanté. Dès lors, pour que le public croit en la ville et découvre avec les héros le charme et les richesses de Zootopie, il était nécessaire de changer le point de vue du film. Une décision lourde à prendre, mais qui a permis un regain de créativité et d'écrire certaines des scènes les plus abouties du film, comme la désormais séquence culte des paresseux. Une idée amenée par le chef de l'histoire, Jim Reardon. Le plus incroyable, c'est de voir l'humour de cette scène fonctionner dans le monde entier, et constater que le public s'attache de la même manière aux personnages malgré les cultures. Les rencontres les plus anticipées avec le public furent celles de la convention D23 en Californie et le Festival d'Animation d'Annecy en France l'année dernière, des évènements qui ont permis de tester certaines scènes avec le public. En particulier, les fans les plus assidus ont remarqué des changements dans la scène du marchand de glace, dont la première version correspondait davantage au point de vue de Nick.

 

Le choix d'une casting est une étape importante dans la genèse d'un film d'animation. Le public se pose régulièrement la question du choix de telle ou telle star, mais les studios Disney fonctionnent dans l'autre sens, en cherchant la voix qui correspond le mieux à la personnalité du personnage. Et parfois, les acteurs choisis font encore évoluer le personnage, comme Idris Elba qui a apporté un comique inattendu au Chef Bogo. Cela s'applique également au casting français, Clark Spencer ayant trouvé le choix du champion Teddy Riner fabuleux pour la voix de Finnick.

 

Le deuxième temps fort de cette journée a été la rencontre avec le casting français de Zootopie. Fred Testot (Benjamin Clawhauser), Lubna Gourion (Gazelle), Isabelle Desplantes (Bonnie Hopps), Pascal Elbé (Chef Bogo), Claire Keim (Adjointe au maire Bellwether) et Thomas Ngijol (Yax) ont en effet fait le déplacement pour évoquer avec nous leur expérience de doublage.

 

 

La chanteuse et comédienne Claire Keim n'en est pas à ses débuts, elle qui avait déjà doublé le canard Abby dans Chicken Little et narré le Disneynature Au Royaume des Singes. Pour Claire, le film est incroyablement moderne et véhicule de belles idées, comme notre capacité à pouvoir vivre les uns avec les autres. L'actrice semble avoir été émerveillée par le message et la densité du film

 

Le plus difficile étant de s'attribuer l'histoire d'un personnage sans avoir vu le reste du film, un véritable "saut de l'ange" comme le souligne avec humour Thomas Ngijol, une nouvelle fois flatté que Disney fasse appel à lui, après sa collaboration sur le doublage français de Le Chihuahua de Beverly Hills. Même pour jouer un Yak nudiste un peu "baba cool"... L'humoriste a particulièrement apprécié le message social du film, très important mais judicieusement amené de façon subtile.

 

Fred Testot a également une grande expérience chez Disney, ayant participé au doublage de Frère des Ours, Volt, Star Malgré Lui et Planes. Fred explique que les comédiens sont dirigés par un directeur artistique durant la séance (qui n'est autre qu'Emmanuel Jacomy, célèbre voix de La Bête et Tarzan), le travail demandé étant très précis et demandant en énergie. En particulier, le travail de réadaptation a été très important. Jusque dans l'intonation des personnages dans la langue française qui diffère des sonorités presque chantées de l'anglais.

 

Il faut savoir se détacher de la version originale, afin de pouvoir livrer une prestation naturelle dans la langue de Molière. Mais dans ce contexte, Pascal Elbé avoue avoir une de la chance de passer après Idris Elba dont la ressemblance de la voix se suit jusqu'à l'orthographe du nom de famille.

 

Un effort souligné par l'actrice de Mère et Fille, Isabelle Desplante, qui s'est mise au service d'un tout nouveau personnage, à mille lieues du Sergent Calhoun dans Les Mondes de Ralph. Une expérience inédite en revanche pour sa camarade Lubna Gourion, qui se félicite de ne pas avoir eu à chanter après Shakira.

 

Finalement, chacun semble avoir adoré son expérience sur le doublage de Zootopie, se livrant avec modestie durant ce petit temps de leur carrière à un exercice qui reste celui de véritables professionnels.

 

Début octobre avait lieu à Paris une présentation exceptionnelle de a href="../Futurs%20long-métrages%20d'animation/zootopia.htm">Zootopie, le prochain grand classique des Walt Disney Animation Studios, qui aura la lourde tâche de succéder à La Reine des Neiges et Les Nouveaux Héros, le 17 février 2016 en France. Son producteur, Clark Spencer, est venu en personne nous parler de ce 55ème long-métrage animé du studio, avec de nombreux extraits quasi-finalisés. Clark Spencer travaille aux Walt Disney Animation Studios depuis plus de 20 ans et a produit de grands classiques comme Lilo & Stitch, Volt, Star Malgré Lui, Winnie l'Ourson ou plus récemment Les Mondes de Ralph.

 

 

Zootopie est une ville comme aucune autre, peuplée d'animaux anthropomorphiques. Clark Spencer se remémore la genèse du film, en particulier les 18 mois d'études qui ont emmené l'équipe du parc Animal Kingdom de Floride jusqu'aux réserves naturelles du Kenya. Des voyages de recherche nécessaires pour comprendre les mouvements, les textures et les comportements des futures stars du film. Afin de rendre les personnages les plus fidèles possible à leurs modèles sauvages, un tout nouveau logiciel "Keep Alive" a été créé pour le film, permettant un modélisme des fourrures et des effets du vent et des lumières plus réaliste que jamais. Une performance bluffante directement illustrée par des tests d'animation ultra-vivants, de l'ours polaire, au rhinocéros en passant par un arbre et ses milliers de feuilles en mouvement. Plus impressionnant encore, l'anthropomorphisme n'altère en rien les spécificités esthétiques et dynamiques de chaque espèce, et faire courir sur deux jambes une girafe ou danser un tigre n'est pas chose facile !

 

Vient ensuite la visite virtuelle de Zootopie, une ville aussi urbaine qu'éclectique. Premier défi : inscrire tous ces animaux disparates au sein d'une échelle de taille. Comment faire cohabiter éléphants et souris dans une même métropole ? Les contraintes qui en découlent sont l'objet de belles trouvailles visuelles, comme la gestion des transports en commun, des restaurants ou des hôtels. Deuxième défi : transposer à chaque espèce son biotope idéal. Zootopie se divise ainsi, à l'image de Disneyland, en plusieurs quartiers bien identifiés comme Tundratown, Sahara Square, ou Rainforest District.

 

 

Judy Hopps est l'héroïne du film. Originaire de la petite ville de campagne Bunny Burrow, à la pression démographique exponentielle, la lapine rejoint la grande ville afin de vivre ses rêves, et devenir un grand agent de police. Le premier extrait révélé, à moitié finalisé, est celui de son voyage en train vers Zootopie, rythmé par la chanson "Try Everything" interprétée par Shakira, qui campe le rôle de la pop-star Gazelle dans le film. Un tempo ultra-entêtant qui rappelle les sonorités tribales d'un Waka-Waka couplées aux Oh Oh d'un 'Till The World Ends. Croire en ses rêves malgré la pression sociale est le leitmotiv de Zootopie. Mais rien n'est acquis pour Judy, dont la petite taille l'assigne à la circulation, à l'opposé de ses ambitions d'enquêtrice. Dans un second extrait entièrement animé, on retrouve la lapine désenchantée, seule dans son petit studio après sa première journée de travail, tentant de soutenir les apparences auprès de sa famille restée au terrier.

 

Nick Wilde est le second personnage principal de Zootopie. Nous faisons la connaissance du renard aussi malin que malhonnête chez un marchand de glaces réservé aux éléphants. Accompagné d'un mignon petit fennec fan des pachydermes, Nick se voit refuser l'achat d'une glace géante pour celui qu'il fait passer pour son fiston. Révoltée par la ségrégation dont est victime le renard, Judy intervient pour rétablir la justice et l'égalité entre les deux espèces. Mais ce que la lapine ignore, c'est que l'escroc se sert de sa glace géante achetée à un prix proportionnellement mini pour la revendre massivement en de multiples glaces format rongeur et réaliser un bénéfice indécent. Alors que Judy a pris connaissance de la tromperie, le destin veut que sa première enquête de "vraie policière" implique le renard roublard. En effet, il s'agit du dernier individu à avoir vu vivant une loutre disparue. Judy n'a pas d'autre choix que de faire équipe avec le canidé pour mener ses recherches et comme le montre un nouvel extrait révélé, la lapine a de la ressource pour forcer Nick à la suivre.

 

 

L'aventure commence alors pour les deux ennemis naturels. Un cinquième extrait, qui avait déjà fait le buzz à la convention D23, conduit nos protagonistes dans une préfecture tenue par des paresseux. Encore une fois, l'humour fait mouche pour un passage qui s'annonce C-U-L-T-E ! Enfin, au cours de leur enquête, nos amis devront se frotter à la mafia locale, objet du dernier extrait de la présentation. Nous vous laissons la surprise !

 

Suite à la présentation, Clark Spencer a eu la gentillesse de répondre à quelques questions de blogeurs autour d'une table ronde. Nous sommes ainsi revenus sur le travail d'humanisation des personnages. Quels éléments de l'animal d'origine retrouve t-on ou omet t-on dans le personnage final ? Prenons l'exemple de Judy, lorsqu'elle marche, elle utilise ses deux jambes comme un humain, mais lorsqu'elle court ou saute, elle retrouve la locomotion d'un lapin. Ses oreilles sont mobiles, au gré des émotions, contrairement au véritable lapin, en revanche son museau tremble comme un véritable lagomorphe : tout est finalement question d'équilibre ! Autre question formulée par l'un de nos camarades, pourquoi n'y a t-il que des mammifères à Zootopie ? La réponse est simple : les artistes ont voulu se concentrer uniquement sur cette classe animalière afin d'éviter de trop se disperser, ainsi vous ne trouverez aucun reptile ou oiseau à Zootopie ! Et si vous avez l'oeil, vous remarquerez qu'il n'y a pas de primate à Zootopie : en effet, le public aurait considéré qu'ils sont forcément les plus intelligents, or tout le monde est sur un pied d'égalité à Zootopie ! Et pour finir... existe t-il d'autres villes comme Zootopie dans l'univers du film ? Sans doute oui... mais nous ne les verrons pas à l'écran.

 

Les accueils en demi-teinte de Les Mondes de Ralph ou Les Nouveaux Héros ont montré que le public français délaissait les comédies Disney sans princesse. Pourtant, Zootopie a toutes les qualités d'un grand film Disney, avec une histoire forte, des personnages vivants et attachants, une performance technique enthousiasmante et une morale efficace sur le pouvoir des préjugés et des stéréotypes qu'il serait dommage de bouder. A ZOOivre de près !