| 
        
        
        Dans l’Ombre de Mary – La Promesse de Walt Disney 
        est un projet à part parmi la filmographie actuelle des studios Disney. 
        Comme une mise en abyme, le 
        film s’inspire de l’histoire extraordinaire et méconnue des prémices de 
        la création de Mary Poppins, réalisé par Robert Stevenson 
        il y a déjà  50 ans et devenu depuis un chef d’œuvre intemporel. Un 
        projet ultime pour tout fan du studio mythique ! Une excitation qui n’a 
        cessé de monter tout au long de la production du film pour finalement le 
        découvrir il y a quelques semaines au sein même des bureaux de Disney 
        France.    
   
        
          
        
        En 
        1961, 
        Walt Disney 
        invite 
        P.L. Travers, 
        l’auteure de “Mary Poppins”, à lui rendre visite dans ses studios de Los 
        Angeles afin de lui faire part en personne de son vif intérêt pour les 
        droits d’adaptation de son célèbre roman – une requête qu’il lui avait 
        déjà adressée dans les années 1940, mais en vain. Toujours réticente 
        après toutes ces années, 
        P.L. Travers
        
        voulait envoyer 
        promener le producteur hollywoodien, mais face à la baisse des ventes de 
        son livre et à la perspective d’un avenir économique incertain, la 
        romancière accepte finalement de passer deux semaines à Los Angeles. 
        C’est au cours de ce séjour qu’ont été jetées les bases de ce qui allait 
        devenir un film culte… Mais ne vous méprenez pas, 
        
        
        Dans l’Ombre de Mary – La Promesse de Walt Disney 
        n’est pas le making-of de Mary Poppins ! Aucune image de sa production 
        n’y sera d’ailleurs faite mention, le film s’attelant à la 
        pré-production houleuse du chef d’œuvre sorti en 1964, et plus encore… 
        Et c’est tout le géni du scénario de 
        
        
        Dans l’Ombre de Mary : 
        découvrir comment Walt Disney fini après de longues négociations à 
        porter Mary Poppins à l’écran ; mais surtout à percer le 
        secret de P.L Travers et les raisons de son intransigeance. Ceci via de 
        nombreux flashback sur l’enfance de l’écrivain dans l’Australie de 1906. 
        Il s’agit finalement de deux histoires en unes, mais qui se croisent, se 
        font écho, aboutissant à un film d’une parfaite maitrise. Ces flashbacks 
        sont l’occasion d’approfondir le personnage de P.L Travers, connaître la 
        relation avec son père et les événements qui l’ont conduit à écrire ses 
        romans. Les interactions entre Walt Disney et Travers sont savoureuses, 
        tant les deux personnages viennent d’un univers radicalement opposé : 
        l’enfance et l’émerveillement de Walt face à l’austérité et la rectitude 
        de Pamela.  
        
          
        
        Un casting cinq étoiles permet à 
        
        
        Dans l’Ombre de Mary de 
        s’inscrire parmi les films les plus réussis de l’année. Emma Thompson 
        est magistrale dans le rôle de l’ombrageuse auteure. Un rôle difficile, 
        à la hauteur de l’actrice doublement oscarisée tant les palettes 
        d’humeur de P.L Travers sont variées et subtiles : tantôt stricte et 
        inébranlable dans les locaux de Disney, tantôt touchante et vulnérable 
        lorsqu’elle se retrouve seule dans sa chambre d’hôtel de Los Angeles.
         
        
        Tom Hanks
        
        incarne pour sa part un Walt Disney plus vrai que nature. 
        L’acteur n’a pas hésité à modifier son apparence, en se laissant pousser 
        la moustache et en prenant quelques kilos supplémentaires… Il a 
        également fait un travail sur sa voix qu’il a rendu plus grave pour se 
        rapprocher de celle du maitre. L’alchimie avec Emma Thompson est 
        palpable, les deux acteurs s’accordant à merveille afin de nous livrer 
        un duo à la hauteur de l’original. 
        
        Le reste du 
        casting est aussi parfait. Pour incarner les célèbres compositeurs de 
        Mary Poppins,  
        
        Richard et 
        Robert Sherman, 
        l’équipe du film a choisi 
        Jason 
        Schwartzman 
        et 
        B.J. Novak 
        qui livrent une prestation remarquable, tintée d’humour et de poésie. 
        Les deux acteurs ont pu retranscrire fidèlement les événements narrés 
        dans le film via les archives Disney qui ont fourni plus de six heures 
        d’enregistrement audio des réunions de P.L. Travers avec l’équipe 
        créative originale de Mary Poppins. Dans ces enregistrements, réalisés 
        entre le 5 et le 10 avril 1961 à la demande de P.L. Travers en personne, 
        on entend l’auteure donner son avis et faire des suggestions à l’équipe 
        Disney. (Restez pendant le générique de fin pour en entendre un extrait, 
        savoureux !). 
        
        L’autre 
        prestation à souligner est celle de Colin Farrell, dans le rôle 
        de Travers Robert Goff, le père alcoolique de 
        P.L. Travers
        
        (qui lui a inspiré le personnage de M. Banks). Un personnage tragique et 
        complexe à la hauteur du talent de l’acteur irlandais. 
           
   
        
          
        
        La force de 
        
        
        Dans l’Ombre de Mary est 
        la retranscription fidèle de faits réels (le tout forcément un peu 
        romancé…) dans des décors parfaitement recréés. Des moments jouissifs 
        pour tout passionné de l’oncle Walt : redécouvrir les studios tels 
        qu’ils étaient à l’époque, le bureau du maitre, et même le Disneyland de 
        1961 tourné sur le véritable site. La scène de l’avant-première a 
        également été tournée dans le véritable 
        Chinese 
        Theatre situé sur Hollywood Boulevard ! 
        Une prouesse que l’ont doit 
        au chef 
        décorateur de talent 
        Michael 
        Corenblith. 
        
          
        
        La Musique de 
        
        
        Dans l’Ombre de Mary a 
        été confiée au compositeur de renom Thomas Newman, qui s’est déjà 
        illustré pour des productions Disney comme 
        
        Le Monde de Nemo ou 
        
        Wall-E. La partition du film est 
        une réussite, s’accordant à merveille avec les humeurs changeantes de 
        ses personnages 
        
        vedettes. Et c’est avec un plaisir non dissimulé que l’on retrouve à 
        plusieurs reprises les chansons originales de Mary Poppins tout au long 
        du film et les coulisses de leur réalisation. Un des moments fort sera 
        notamment la reprise par Jason Schwartzman 
        (alias Richard Sherman) de «Feed 
        the Birds » devant Walt Disney. Tout simplement magique.   
   
        
          
        
        Comme son ainé cinquante années auparavant, 
        
        
        Dans l’Ombre de Mary – La Promesse de Walt Disney 
        est un chef d’œuvre. Fort d’un casting impeccable et d’un scénario sans 
        fausse note, le film de John Lee Hancock ne pourra vous laisser 
        indifférent, que vous soyez fan du studios aux grandes oreilles ou non. 
        A la fois drôle et touchant, vous serez frappé par la sensibilité de 
        Travers sublimée par une Emma Thompson au sommet de son art. Dans 
        l’Ombre de Mary est ce genre de petit film simple mais parfaitement 
        maitrisé, donnant le sourire tout au long de la séance que vous ne 
        pourrez ensuite plus quitter… |