Le point
fort du film - qui fait tout le génie des productions Pixar en général -
est un scénario très original nous incitant au voyage et à l’exploration
d’un monde inédit. Ce voyage, nous le faisons bien sûr à travers les
aventures de Carl en Amérique du Sud, mais surtout à travers nos propres
émotions, passant tantôt aux rires, tantôt aux larmes, tantôt au stress
devant l’odyssée vécue par nos protagonistes.
Carl est un monsieur de
78 ans qui risque de perdre la petite maison qu’il a autrefois restaurée
avec sa femme disparue. Aussi imaginatif et peu décidé à se laisser faire,
il attache des milliers de ballons à sa maison, et s’envole pour vivre la
vie d’aventures que lui et sa bien-aimée s’étaient promise ! Mais Carl
emporte un passager inattendu : Russell, un jeune garçon débordant
d’énergie qui lui gâche la vie.
La force de ce scénario
tient dans les relations entre les protagonistes. L’histoire d’amour entre
Carl et Ellie relatée au début du film se déguste sans modération,
savourant aussi bien les gags toujours bienvenus et de bon goût, que les
larmes qu’il est difficile de retenir lors de la disparition d’Ellie.
Cette ouverture est un film à part entière dans le long-métrage nous
permettant de
s’imprégner de l’ambiance et des émotions que
Là-Haut nous
procurera jusqu’à la fin sans aucun temps mort. La promesse jadis faite
par Carl à sa femme lors de leur première rencontre sera d’ailleurs le fil
conducteur du récit : Carl doit emmener sa maison sur les chutes du
paradis.
Le duo Carl-Russell est
le second couple sur lequel repose le film. D’un très fort potentiel
comique, ce couple inattendu est d’une inventivité sans nom. Leur duo
prend notamment toute son ampleur lorsque les deux protagonistes explorent
la jungle…
Là-Haut propose une
palette de personnages hauts en couleurs et très réussis. Carl ne
correspond pas vraiment à l’archétype classique du héros… Cet homme,
ancien vendeur de ballons, est aujourd’hui âgé de 78 ans ! Bien loin des
jeunes héros fougueux ou des animaux mignons tout plein dont on est
habitué dans le domaine de l’animation. Ce point est – je l’avoue - celui
qui me rebutait le plus lorsque je suivais le projet : comment s’attacher
à un personnage aussi atypique ? Et bien le pari est remporté haut la
main ! On affiche à réel plaisir à suivre les péripéties de cet homme
aigri et on savoure ses répliques de vieux papy blasé par la vie tout en
s’émouvant de l’amour qu’il porte à sa femme.![](là-hautcritique4_small.jpg)
Russell est un jeune
scout de 8 ans, membre de la Tribu 54, toujours prêt à explorer et surtout
à rendre service. Il respire la joie de vivre et est un fidèle
représentant de la jeunesse fougueuse : un vrai contraste avec Carl !
Russell est atout majeur dans la dimension comique du film et est à la
base d’un bon nombre de gags des plus réussis.
Doug est un adorable
golden retriever qui est également l’atout comique du film. A l’esprit
joyeusement décalé, ce nouveau chien Disney est une vraie pépite.
Muntz, le méchant de
l’histoire, est réussi. On comprend bien les enjeux que représente la
capture de Kevin pour l’ancien aventurier. Mais Muntz est comme tous les
méchants Pixar : crédible pour l’histoire mais pas assez charismatique
pour rentrer dans les annales.
La meute offre aussi
une bonne palette de méchants secondaires : le gag sur la voix du chef est
très surprenant et vraiment bien trouvé !
Les décors sont
(encore !) une autre réussite du film ! Les décors proposés par
Là-Haut sont extrêmement variés : la maison cosy de Carl, le ciel
nuageux, la jungle luxuriante, le plateau désertique… de vraies
ambiances ! Le Disney Digital 3D est très réussi et les met
parfaitement
en valeur.
La musique est de bonne
facture, accompagnant très bien les scènes d’action mais n’a pas de thème
réellement reconnaissable ou que l’on gardera longtemps en mémoire.
Enfin, le film comporte
un très grand nombre de scènes mémorables. On retiendra la séquence
d’ouverture racontant la jeunesse de Carl auprès de sa femme : drôle et
émouvante à la fois, elle parvient à capter l’attention du spectateur avec
seulement quelques mots prononcés pendant les 10 premières minutes. Les
autres scènes mémorables sont les scènes d’action : la course poursuite
avec la meute dans les rochers est captivante et particulièrement
stressante. Enfin la scène de l’orage est vraiment excellente mais
beaucoup trop courte : j’en attendais davantage, je suis resté sur ma
faim !
Ratatouille et WALL-E
étaient réussis mais n’étaient pas parvenu à me chambouler : je suis sorti
de Là-Haut bouche-bée ! La dernière production Pixar est dotée d’un
scénario original et captivant qui ne souffre d’aucun moment de faiblesse,
les personnages sont plus attachants les uns que les autres et les décors
sont un spectacle à eux-seuls. Monstres et cie et Les Indestuctibles
restent mes longs-métrages animés Pixar préférés mais nul doute que
Là-Haut puisse s’envoler vers la 3ème place de mon podium
personnel !
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