J'ai eu la chance de pouvoir découvrir le prochain long-métrage d'animation Disney-Pixar, Là-Haut, en avant première. Voici un petit compte-rendu de la projection qui contient des spoilers!

         Depuis plus d'un an, les informations récoltées ici et là sur la nouvelle production Disney-Pixar ne m'avaient pas particulièrement emballé. Même si le sujet m'a paru tout de suite très original -un vieillard qui voyage dans une maison volante- le film en lui-même ne m'excitait pas tant que cela... Et quelle erreur! Le film est une vraie réussite, un pur chef-d'œuvre comme Pixar a l'habitude de nous offrir.

 

          Le point fort du film - qui fait tout le génie des productions Pixar en général - est un scénario très original nous incitant au voyage et à l’exploration d’un monde inédit. Ce voyage, nous le faisons bien sûr à travers les aventures de Carl en Amérique du Sud, mais surtout à travers nos propres émotions, passant tantôt aux rires, tantôt aux larmes, tantôt au stress devant l’odyssée vécue par nos protagonistes.

Carl est un monsieur de 78 ans qui risque de perdre la petite maison qu’il a autrefois restaurée avec sa femme disparue. Aussi imaginatif et peu décidé à se laisser faire, il attache des milliers de ballons à sa maison, et s’envole pour vivre la vie d’aventures que lui et sa bien-aimée s’étaient promise ! Mais Carl emporte un passager inattendu : Russell, un jeune garçon débordant d’énergie qui lui gâche la vie.

La force de ce scénario tient dans les relations entre les protagonistes. L’histoire d’amour entre Carl et Ellie relatée au début du film se déguste sans modération, savourant aussi bien les gags toujours bienvenus et de bon goût, que les larmes qu’il est difficile de retenir lors de la disparition d’Ellie. Cette ouverture est un film à part entière dans le long-métrage nous permettant de s’imprégner de l’ambiance et des émotions que Là-Haut nous procurera jusqu’à la fin sans aucun temps mort. La promesse jadis faite par Carl à sa femme lors de leur première rencontre sera d’ailleurs le fil conducteur du récit : Carl doit emmener sa maison sur les chutes du paradis.

Le duo Carl-Russell est le second couple sur lequel repose le film. D’un très fort potentiel comique, ce couple inattendu est d’une inventivité sans nom. Leur duo prend notamment toute son ampleur lorsque les deux protagonistes explorent la jungle…

 

          Là-Haut propose une palette de personnages hauts en couleurs et très réussis. Carl ne correspond pas vraiment à l’archétype classique du héros… Cet homme, ancien vendeur de ballons, est aujourd’hui âgé de 78 ans ! Bien loin des jeunes héros fougueux ou des animaux mignons tout plein dont on est habitué dans le domaine de l’animation. Ce point est – je l’avoue - celui qui me rebutait le plus lorsque je suivais le projet : comment s’attacher à un personnage aussi atypique ? Et bien le pari est remporté haut la main ! On affiche à réel plaisir à suivre les péripéties de cet homme aigri et on savoure ses répliques de vieux papy blasé par la vie tout en  s’émouvant de l’amour qu’il porte à sa femme.

Russell est un jeune scout de 8 ans, membre de la Tribu 54, toujours prêt à explorer et surtout à rendre service. Il respire la joie de vivre et est un fidèle représentant de la jeunesse fougueuse : un vrai contraste avec Carl ! Russell est atout majeur dans la dimension comique du film et est à la base d’un bon nombre de gags des plus réussis.

Doug est un adorable golden retriever qui est également l’atout comique du film. A l’esprit joyeusement décalé, ce nouveau chien Disney est une vraie pépite.

Muntz, le méchant de l’histoire, est réussi. On comprend bien les enjeux que représente la capture de Kevin pour l’ancien aventurier. Mais Muntz est comme tous les méchants Pixar : crédible pour l’histoire mais pas assez charismatique pour rentrer dans les annales.

La meute offre aussi une bonne palette de méchants secondaires : le gag sur la voix du chef est très surprenant et vraiment bien trouvé !

 

          Les décors sont (encore !) une autre réussite du film ! Les décors proposés par Là-Haut sont extrêmement variés : la maison cosy de Carl, le ciel nuageux, la jungle luxuriante, le plateau désertique… de vraies ambiances ! Le Disney Digital 3D est très réussi et les met parfaitement en valeur.

La musique est de bonne facture, accompagnant très bien les scènes d’action mais n’a pas de thème réellement reconnaissable ou que l’on gardera longtemps en mémoire.

 

          Enfin, le film comporte un très grand nombre de scènes mémorables. On retiendra la séquence d’ouverture racontant la jeunesse de Carl auprès de sa femme : drôle et émouvante à la fois, elle parvient à capter l’attention du spectateur avec seulement quelques mots prononcés pendant les 10 premières minutes. Les autres scènes mémorables sont les scènes d’action : la course poursuite avec la meute dans les rochers est captivante et particulièrement stressante. Enfin la scène de l’orage est vraiment excellente mais beaucoup trop courte : j’en attendais davantage, je suis resté sur ma faim !

 

 

 

          Ratatouille et WALL-E étaient réussis mais n’étaient pas parvenu à me chambouler : je suis sorti de Là-Haut bouche-bée ! La dernière production Pixar est dotée d’un scénario original et captivant qui ne souffre d’aucun moment de faiblesse, les personnages sont plus attachants les uns que les autres et les décors sont un spectacle à eux-seuls. Monstres et cie et Les Indestuctibles restent mes longs-métrages animés Pixar préférés mais nul doute que Là-Haut puisse s’envoler vers la 3ème place de mon podium personnel !