Avant Captain America et Spider-Man qui devraient suivre prochainement, Thor est la première franchise Marvel Studios à bénéficier d'un quatrième opus. Après avoir fait subir à la saga un virage particulièrement fun et coloré dans Ragnarok en 2017, Taika Waititi est de retour derrière la caméra pour Thor : Love and Thunder, dans un nouveau film tout aussi dynamique mais qui revient aux fondements de la quadrilogie.

 

 

Alors que Thor parcourt la galaxie avec les Gardiens pour libérer les peuples opprimés, une nouvelle menace ramène le Dieu du Tonnerre auprès des siens sur New Asgard. Gorr le Boucher s’est donné pour mission d’exterminer les dieux. Mais Thor n'affrontera pas seul ce tueur galactique impitoyable : son ex-petite amie, Jane Foster, manie désormais son célèbre marteau Mjolnir aussi bien que lui !

 

 

L'évènement de ce quatrième opus est sans nul doute le grand retour de Natalie Portman dans l'Univers Cinématographique Marvel, 9 ans après Thor : Le Monde des Ténèbres. Il faut dire qu'avec Mighty Thor, la somptueuse comédienne s'offre un retour lumineux et fracassant, tout en respectant le personnage d'origine du Dr Jane Foster, auquel les fans de la première heure sont attachés depuis plus d'une décennie. L'alchimie avec Chris Hemsworth est palpable, alors que le héros iconique a retrouvé sa chevelure d'origine. L'acteur australien reste indissociable de son divin personnage, qu'il semble toujours apprécier d'incarner pour la 9ème fois ! Après avoir sérieusement bousculé la franchise avec son étonnant Ragnarok, Taika Waititi rabiboche ainsi les amateurs des premières années du Dieu Asgardien.

 

 

Pour autant, le réalisateur ne s'est pas complètement assagit et poursuit avec Love and Thunder sa prise en main dynamique et colorée de la saga. Les tableaux s'enchaînent à un rythme effréné, alternant les séquences drastiquement colorées héritées de Ragnarok, aux superbes scènes noires et profondes menées par le grand méchant du film. Gorr est interprété par un Christian Bale saisissant, offrant la meilleure performance pour un vilain Marvel depuis l'indétrônable Thanos. On retrouvera également avec plaisir Tessa Thompson qui, malgré une Valkyrie en retrait dans cet opus, offre à son personnage une nouvelle ampleur dramatique. La séquence d'Omnipotence City est particulièrement savoureuse, et permet de développer la mythologie divine comme jamais au sein du MCU. Le Zeus de Russell Crowe est particulièrement prometteur. Difficile cependant de qualifier le traitement qui a été fait aux Gardiens de la Galaxie. Taika Waititi n'a clairement pas su quoi faire de cette charge imposée par la conclusion d'Avengers : Endgame, et largue son boulet aussi rapidement que possible dans une scène complètement dispensable.

 

 

Un défaut d'écriture qui met une nouvelle fois en lumière le lourd fardeau des Univers partagés. Pour autant, Love and Thunder réussit à vivre par lui-même et distille discrètement ses cameos, alors que le Multivers relie de ses infinies tentacules la plupart des autres productions de cette Phase IV. Grâce à un scénario simple mais efficace, Love and Thunder revient aux fondements frais et légers des premiers classiques Marvel Studios, sur un fond d'années 80 électrique et de vannes bien bourrines (oui on parle de ces insupportables chèvres). Michael Giacchino joue de son côté avec les thèmes fédérateurs de la saga et quelques reprises cultes bien amenées, malheureusement sans fournir de nouvelle partition épique.

 

Avec sa Mighty Thor splendide, son méchant ténébreux et sa love-story rafraîchissante, Thor : Love and Thunder trouve enfin le juste équilibre entre les fondamentaux de la saga Asgardienne et le renouveau projeté par la vision pétillante de Taika Waititi. Une simple aventure épique au sein d'une Phase IV de plus en plus complexe.