Toute saga a une fin. Mais celle de Star Wars dorénavant connue sous le sigle « La saga Skywalker » n'est pas comme les autres : neuf films en trois trilogies réparties sur 42 ans de cinéma ! L'aventure se termine aujourd'hui avec un ultime épisode et l’un des films les plus attendus de l’année : L’Ascension de Skywalker. Un défi digne d’un jedi pour J.J. Abrams de retour à la réalisation après un septième opus (Le Réveil de la Force) critiqué pour son manque d’audace scénaristique.

 

 

Quatre ans après la renaissance de la saga galactique et plusieurs milliards de dollars de recettes au box-office et ventes de produits dérivés, L’Ascension de Skywalker ne doit pas rater cette conclusion tant attendue. Le moins que l’on puisse dire, c’est que J.J. Abrams a offert aux fans un spectacle qui renoue avec les classiques de la saga, après un huitième épisode confié à Rian Johnson et conspué par nombreux fans pour ses prises de libertés avec l’univers crée par Georges Lucas il y a maintenant quatre décennies. Rey termine donc son apprentissage auprès de Leia et rejoint ses amis Finn et Poe dans la lutte contre le premier Ordre désormais dirigé par le redoutable Kylo Ren. Et le temps presse, il se murmure aux confins de la galaxie que le diabolique Empereur Palpatine serait de retour…

 

 

J.J. Abrams propose un synopsis plus original que Le Réveil de la Force dont la prise de risque minimaliste s’apparentait à un remake d’Un Nouvel Espoir, manifestement pour de ne pas heurter les fans à la suite du rachat de la franchise par le mastodonte Disney. Deux épisodes plus tard, le réalisateur peut enfin se libérer et proposer une histoire plus originale, sans pour autant prendre des risques inconsidérés. La quête de Rey se suit donc avec plaisir à un rythme très appréciable mais ne surprend réellement jamais. Le job est fait, la réalisation soignée et l’héritage de Star Wars pleinement respecté avec ses duels aux sabres lasers, ses batailles spatiales tonitruantes et la révélation de secrets bien gardés. On aurait aimé cependant un peu plus d’audace pour cette ultime aventure galactique dont les batailles et enjeux semblent un brin redondant au bout de neuf épisodes. Le dernier acte, puissant et sombre, puise dans l’aura émotionnel d’une saga quarantenaire et permet une conclusion épique même si l’issue était assez prévisible. Par ailleurs, de nombreux clins d’œil et références sont distillés tout au long du film, de quoi combler les fans les plus réticents.

 

 

Cet ultime opus a la résonance d’une dernière réunion de famille. Les personnages clés de la trilogie sont évidemment de retour. Rey (Daisy Ridley) et Kylo Ren (Adam Driver) portent indéniablement le film et leur lien exposé depuis le Réveil de la Force finalement révélé. La complexité de ce duo prend une ampleur inégalée, tandis que chacun doit s’affranchir de son passé. Une belle alchimie se dégage également du duo formé par Poe et Finn, bien que le jeu d’acteur de John Boyega soit encore perfectible et manque cruellement de nuances. C’est avec émotion que l’on retrouve une dernière fois à l’écran Carrie Fisher dans le rôle de Leia Organa. Les séquences récupérées des rushs du Réveil de la Force suite au décès de l’actrice font mouche et le spectateur n’y voit que du feu, comme si tout avait été initialement prévu en ce sens. La production donne alors à Leia un final chargé d’émotion digne d’une princesse stellaire. On notera enfin le retour de Billy Dee Williams dans le rôle phare de Lando Calrissian mais dont les apparitions seront finalement anecdotiques et sous-exploitées.

 

 

L’Ascension de Skywalker est l’épisode le plus sombre de la dernière trilogie et probablement le plus abouti visuellement. Les batailles du dernier acte sont alors un émerveillement visuel et entreront sans nul doute dans les annales de la saga. La réalisation soignée de J.J. Abrams permet surtout de faire le lien avec le septième opus, le cinéaste s’efforçant subtilement de reconstruire les quelques libertés visuelles et scénaristiques prises par son prédécesseur. Le tout est magnifié par des effets spéciaux comme à l’accoutumé exceptionnels laissant tout de même une place aux décors naturels, marionnettes ou maquillages artisanaux chers à la trilogie d’origine. Compositeur historique de la saga depuis ses débuts, John Williams est rodé à l’exercice et livre une partition musicale fidèle à l’univers Star Wars avec peu de thèmes inédits.

 

De l’action, des réponses, du sabre laser, des batailles interstellaires, un visuel magistral et sombre, et surtout de l’émotion ! Sans être parfait L’Ascension de Skywalker est clairement l’opus le plus réussi de la dernière trilogie ! J.J. Abrams réunit tous les ingrédients pour satisfaire amplement les fans de la première heure et offre une bien belle fin pour une saga mythique !