Un an après son introduction remarquée dans Captain America : Civil War, Spider-Man tisse sa toile dans son premier film solo de l'Univers Cinématographique Marvel : Spider-Man Homecoming. Alors que les héros emblématiques de la Maison des Idées ont déjà tous fait leurs preuves dans un ou plusieurs opus du MCU, le nouveau Peter Parker a encore tout à prouver : bienvenue à la maison Spidey !

 

Spider-Man Homecoming est un cas unique dans l'Univers Cinématographique Marvel. En effet, il a été co-produit par Columbia Pictures qui détient depuis 15 ans les droits d'exploitation cinématographique du plus célèbre personnage de l'écurie Marvel. Un partenariat qui a donné naissance à la trilogie culte Spider-Man de Sam Raimi (2002, 2004, 2007) et au reboot The Amazing Spider-Man de Marc Webb via deux épisodes (2012, 2014). Pour la première fois, Marvel Studios récupère son homme-araignée pour un film "solo". Il doit l'intégrer dans un Univers qui se développe sans lui depuis près de 10 ans tout en faisant oublier les précédentes incarnations du célèbre super-héros. Un immense défi relevé haut la main !

 

 

La première force de Spider-Man Homecoming est de parfaitement s'emboîter au sein de l'Univers Cinématographique. La base même de son histoire prend ses origines au coeur des événements majeurs qui ont ébranlé les Avengers, de l'invasion Chitauri jusqu'à la récente crise de Civil War. Ainsi, les scénaristes n'ont pas fait l'erreur de repartir sur une énième "origin-movie", que le public connait déjà par coeur. L'action démarre ainsi instantanément. Galvanisé par son intervention dans l'aéroport de Berlin et son admiration envers Tony Stark, Peter Parker éprouve les plus grandes difficultés à retrouver sa vie tranquille de lycéen new-yorkais. Mais l'émergence d'une nouvelle menace, incarnée par le puissant Vautour, est l'opportunité qu'il attendait pour prouver à son nouveau mentor qu'il peut devenir un véritable Avengers. Le scénario se développe alors dans une logique et une fluidité exemplaires, laissant s'entrecroiser les deux dualités du héros, lycéen banal la journée, et héros masqué la nuit. C'est ici que Spider-Man Homecoming assume un côté "teen-movie" qu'on ne lui attendait pas. Ces séquences s'affligent malheureusement les clichés du genre (le meilleur copain geek, l'amour secret pour la reine du lycée...) et ralentissent parfois le rythme du récit, mais apportent une fraîcheur et un charme fou au film. Un mal pour un bien qui permet de mieux comprendre qui est le nouveau Peter Parker.

 

 

 

C'est une véritable adoption pour cette nouvelle version de l'homme-araignée (la 3e en 15 ans !), et rien ne serait possible sans l'incroyable performance de Tom Holland... S'il fallait encore le prouver après ses remarquables débuts dans Captain America : Civil War, le jeune acteur est décidément l'incarnation parfaite du héros et parvient sans le moindre effort à faire oublier ses mémorables prédécesseurs, Tobey Maguire et Andrew Garfield. Son jeune âge en fait un atout colossal et l'objet d'un capital sympathie foudroyant, tant on s'attache à suivre les débuts hésitants et malchanceux de ce héros en devenir. Une entreprise de poids quand on doit partager l'affiche avec la super-star de l'écurie Marvel Studios, Robert Downey Jr. Si l'annonce de la participation de la star et la place du héros milliardaire dans la communication pourrait faire craindre à un "Iron Man 4" déguisé, il n'en est rien. Les interventions de l'armure high-tech sont finalement restreintes à l'essentiel et toujours au service de l'histoire de Spider-Man, qui est réellement le héros du film. Michael Keaton complète la tête d'affiche en offrant un méchant charismatique, dont les motivations sont claires et concrètes. Largement mise en avant par la promotion, l'égérie Disney Channel Zendaya n'a finalement qu'un rôle mineur ici, et qu'on espère se développer dans de futures aventures. Enfin, on retrouvera avec plaisir Jon Favreau qui reprend avec intérêt son rôle de Happy Hogan, ainsi que Marisa Tomei toujours aussi radieuse dans la jupe de Tante May.

 

 

 

Plus que jamais dans la filmographie de l'homme-araignée, une place de choix est laissée à l'humour, efficace et pertinent, en réutilisant les recettes bien rodées de Marvel Studios, notamment ses astucieux caméos. Spider-Man Homecoming se détache également de ses prédécesseurs sur l'intensité de ses scènes d'actions en prenant le parti de combats relativement intimistes, soutenus par des effets-spéciaux de qualité. Il n'y a finalement rien de profondemment spectaculaire dans Homecoming,, et il manque peut-être un effet d'émerveillement visuel que l'on attend d'un Spider-movie. Mais c'est aussi l'occasion pour le réalisateur Jon Watts de prouver que l'on peut réussir un film de Spider-Man sans d'orgueilleuses pirouettes entre les immeubles de New-York. C'est surtout sur l'émotion que Spider-Man Homecoming charme le public, manifestée par le combat interieur que se livre en permanence le jeune héros, ou bien la reprise du célèbre thème musical de la série des années 60 dans la partition de Michael Giacchino. Le reste de la bande-originale est malheureusement l'un des moins mémorables du compositeur.

 

 

Entre la fraîcheur d'un teen-movie et le dynamisme d'un film de super-héros, Spider-Man Homecoming lance avec fracas ses toiles au sein de l'Univers Cinématographique Marvel, comme si l'homme araignée y avait toujours eu sa place. Une prouesse largement portée par les épaules de son acteur principal, dont le capital sympathie pourrait faire rougir Tony Stark.