Ron Débloque est le premier film d’animation du studio anglais Locksmith fondé en 2014. Il sera finalement le seul film du studio distribué par 20th Century puisqu’un nouvel accord a été signé avec Warner Bros après le rachat de la Fox par Disney… Et c’est bien dommage car cette première production plutôt réussie laissait présager d’un beau potentiel pour ce tout jeune studio d’animation !

 

 

Barney est un adolescent timide élevé par son père, un veuf triste qui gagne péniblement sa vie, et sa grand-mère excentrique immigrée de Bulgarie. Barney éprouve la plus grande difficulté à s'intégrer au collège et rêve d’acquérir le tout nouveau B-bot : un robot en forme de R2-D2 qui vous suit partout, vous connecte aux réseaux sociaux, connaît tous vos goûts et vous permet de se faire des amis. Ces gadgets sont commercialisés par la société Bubble en digne héritière d’Apple. Tout va finalement déraper quand le pauvre Barney va recevoir un B-Bot endommagé…

 

 

L’amitié entre un enfant et son robot est un thème multi-exploité au cinéma, et certaines similitudes scénaristiques ou visuelles avec des productions comme Les Nouveaux Héros ou Les Mitchell contre les Machines sont nettement perceptibles. Pourtant, Ron Débloque réussi à se démarquer grâce à ses personnages très attachants, notamment le défectueux robot Ron au capital sympathie indéniable. C’est d’ailleurs dans son premier acte que le film est le plus efficace, quand le B-Bot douteux s'avère très amusant avec son comportement loufoque et inapproprié. Ayant perdu son code initial, le petit robot doit tout apprendre de l’amitié aux côtés de Barney. Chacun pourra également s’attacher à Barney, ce jeune adolescent asthmatique qui peine à se faire des amis. Ou ceux qui, étant enfants, ont reçu un pull tricoté par la grand-mère à la place du dernier IPhone qu’ils espéraient tant.

 

 

Le film délivre ainsi un message pour les jeunes générations, une satire sur la dépendance aux réseaux sociaux et la société de consommation au détriment des relations humaines. Le thème du film fait mouche, les débats sur l’influence néfaste des réseaux sociaux sur le développement et la dépendance des enfants faisant régulièrement l’actualité. Ron Débloque dresse ainsi un bilan peu flatteur des géants du web et la collecte d’informations privées à des fins mercantiles. La seconde partie du film est plus inégale, perdant au fil du temps son postulat loufoque original pour un synopsis plus conventionnel lorsque l’entreprise Bubble cherche à capturer le B-Boat défectueux. Dès lors, le message initial est brouillé, en suggérant que l’amitié entre un enfant et son robot peut coexister parmi les relations humaines. Quelle frustration !

 

 

Tout jeune studio, Locksmith livre une qualité d’animation acceptable sans atteindre l’aura de Pixar ou des Disney Animation Studios. Quelles belles trouvailles visuelles sont à souligner, comme l’aspect visuel plutôt original des personnages ou du siège de la société Bubble. On ne relèvera pas de thème musical fédérateur dans la partition d’Henry Jackman, en dehors du titre « Sunshine » de Liam Payne plutôt entrainant.

 

Ron Débloque est un bon divertissement familial, aux personnages attachants et à la morale efficace. Souffrant d’un second acte bancal, le message initial « débloque » malheureusement au profit d’un récit plus conventionnel.