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Après un Cars 2 décevant, les studios Pixar tentent avec Rebelle de retrouver un piédestal vacillant en s'essayant au film de princesse, un genre dont le grand-frère souris s'est fait la spécialité depuis 75 ans. Le challenge est osé pour la maison de Luxo Jr qui n'a pas proposé d'histoire originale (comprendre, en dehors d'une franchise pré-établie) depuis l'envoûtant Là-Haut il y a maintenant trois ans. La volonté est là, le résultat globalement convainquant.

 

L'une des forces de Pixar a toujours été d'embarquer le spectateur vers un univers riche et original. En transposant son histoire dans les terres mythiques de l'Ecosse médiévale, le studio s'est donné les outils pour relever à nouveau ce défi. Le film est techniquement parfait : animation fluide, décors vertigineux, texture détaillées, le travail artistique est réellement impressionnant. Rien que la chevelure rousse et ébouriffée de l'héroïne frappe par sa complexité. Mais on le sait, la virtuosité technique n'est pas un élément suffisant pour supporter un film par son seul poids.

 

 

Pixar a toujours su étonner et émouvoir en proposant des histoires détonantes et originales, à l'exception près de Cars 2 qu'on se devait de considérer comme un accident de parcours. Pourtant, les faiblesses du scénario de Rebelle sont réelles, et entachent sérieusement les nombreuses autres qualités du film. En s'attaquant au genre des contes de fées, exploité depuis des décennies par d'autres studios, Pixar avait pour seul maître mot de proposer une vision nouvelle au film de princesse. A grands coups d'héroïne têtue et rebelle, loin de la pauvre demoiselle en détresse chantant aux animaux de la forêt ses doux rêves de prince charmant, Pixar pensait peut-être trouver l'élément qui permettrait de détourner son film de ces clichés classiques. Mais chez Pixar aurait-on oublié que des héroïnes "rebelles" et courageuses, ça existe depuis plus de 20 ans ? Ariel avait déjà affronté les exigences de son père en 1989, Jasmine refusait le mariage forcé en 1992... Que reste t-il alors à Mérida ? Non, avoir une héroïne qui prend en main son destin n'est plus un argument suffisamment fort aujourd'hui pour apporter une vision innovante au conte de fées. Et que dire du rebondissement principal (si tenté que vous ayez pu conserver toute la surprise et survécu au matraquage médiatique qui a largement mis à mal l'événement en question), qui sonnera comme l'écho évident d'un récent Grand Classique maison...

 

 

Heureusement, les artistes de chez Pixar ne se sont pas contentés d'apporter un fort caractère à leur personnage principal, le travail graphique qui entoure en effet Mérida est sans aucun doute la marque d'originalité qu'on attendait tant, et qui nous rappelle qu'on regarde bien là une œuvre Pixar. Assurément, le design de Mérida ne ressemble à aucune autre héroïne. Le physique de la jeune princesse, loin des standards habituels avec sa tête ronde, sa peau blanche et sa chevelure incontrôlable est tellement bien intégré dans l'univers du film qu'il en paraît naturel, alors qu'on le penserait rebutant dans le matériel de promotion. C'est un sentiment qui se généralisera à l'ensemble des personnages du film, une force indéniable. La Reine Elinor est certainement le personnage secondaire le plus attachant du film, et participe grandement à l'humour de l'œuvre.

 

 

L’humour est l'autre atout majeur de Rebelle. Principalement représenté par le Roi Fergus et ses incontrôlables triplés, il est en général bien amené, et associe les trouvailles visuelles au comique de situation avec une habileté réelle, bien plus intéressante que ne le laissent présager bandes annonces et extraits. Ces séquences s'incèrent avec intelligence dans un récit où s'enchaînent les séquences d'émotion et d'action, même si on regrettera la place finalement assez réduite de ces dernières, et quelques errances de rythmes passagères. Mais rassurons-nous : se retrouver avec un film mielleux et trop plein de bons sentiments était notre principale appréhension, mais le sujet est suffisamment bien maîtrisé pour que les quelques séquences largement prévisibles et entendues soient pardonnées.

 

 

Avec Rebelle, Pixar s'autorise à incorporer des chansons à son nouveau bébé. Un phénomène globalement assez rare pour le studio qui, à l'exception de la saga Toy Story, utilise généralement les passages chantés comme des fonds sonores sans réelle interface avec son récit, à l'image de la plupart des studios concurrents. Il n'en est rien avec Rebelle : les chansons participent directement à l'histoire et, réparties avec parcimonie dans le film, sauront tout de même satisfaire les plus rebutés de la chansonnette. L'une d'entre elles, "Touch the Sky" est d'ailleur le support de l'une des séquences visuelles les plus intéressantes du film. La partition instrumentale n'est pas en reste, et comme à son habitude Patrick Doyle signe un travail de grande qualité, un élément indispensable au ton du long-métrage. Cette couleur est astucieusement renforcée par le choix des doubleurs, très satisfaisant en VO. La 3D, de très bonne qualité, achèvera de nous plonger dans les collines verdoyantes des Highlands.

 

 

Rebelle n'est pas un long-métrage Pixar comme les autres. Le regard largement plus tourné vers les habitudes de la souris que celles de la lanterne, on pourra lui reprocher son manque d'audace scénaristique, que tous les efforts graphiques ou techniques ne pourront pas compenser. Mais ne boudons pas notre plaisir, Rebelle est un excellent divertissement qui doit trouver sa place dans le riche héritage de Pixar. Il aurait cependant bénéficié de plus de reconnaissance s'il était arrivé 10 ans plus tôt...

 

          En première partie du film, découvrez le nouveau court-métrage de Pixar Animation Studios, La Luna. Une fable drôle et poétique enrichi par un jeu de couleurs et de lumière remarquable. Une réussite qui s'inscrit dans la pure tradition du studio.