Malgré un succès financier indéniable (plus d'un milliard de dollars de recettes mondiales), Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence avait déçu bon nombre de fans en 2011. Ce quatrième opus de la saga à succès avait été critiqué pour son manque d'envergure et son scénario jugé trop éloigné des premiers films. Qu'à cela ne tienne, Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar corrige le tir en proposant un film ambitieux renouant avec les fondamentaux qui ont fait de Pirates des Caraïbes une franchise phénomène.

 

 

Les temps sont durs pour le Capitaine Jack, et le destin semble vouloir s’acharner lorsque de redoutables pirates fantômes menés par son vieil ennemi, le terrifiant Capitaine Salazar, s’échappent du Triangle des Bermudes pour anéantir tous les flibustiers écumant les flots… Sparrow compris ! Le seul espoir de survie du Capitaine Jack est de retrouver le légendaire Trident de Poséidon, qui donne à celui qui le détient tout pouvoir sur les mers et les océans. A la barre du Dying Gull, un minable petit rafiot, Sparrow va tout entreprendre pour contrer ses revers de fortune, mais aussi sauver sa vie face au plus implacable ennemi qu’il ait jamais eu à affronter…

 

La Vengeance de Salazar recentre l'intrigue dans la continuité des précédents opus, reléguant, de fait, La Fontaine de Jouvence au rang de spin-off. En outre, ce cinquième épisode peut s'apprécier directement à la suite de Pirates des Caraïbes : Jusqu'au Bout du Monde dont il épouse tous les codes. La première scène du film donne d'ailleurs le ton (frissons garantis!). S'il introduit de nouveaux personnages et dévoile un synopsis inédit, le film puise sans retenue dans la saga d'origine et clos les intrigues laissées inachevées. Dès lors, une des forces de l'opus est de recentrer le récit sur la dynastie des Turner, avec le retour tant attendu de Will à la barre du Hollandais Volant. Si l'intrigue principale autour de Salazar et du trident de Poséidon reste assez convenue, Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar revient aux fondamentaux avec ses batailles navales épiques, ses complots, trahisons et trésors cachés. Ne se prenant pas véritablement au sérieux, le film délivre des situations comiques toujours aussi convaincantes, investies par un Jack Sparrow résolument en forme. En dehors des scènes de grand spectacle inhérentes à la saga, on peut citer quelques moments chargés d'émotion comme la scène d'ouverture ou la scène finale dont les fans de la saga ne sortiront pas indemnes. Il conviendra de noter néanmoins certaines facilités scénaristiques plutôt grossières, malheureusement habituelles dans cette saga.

 

 

Jack Sparrow est de retour ! Fidèle au personnage, Johnny Depp apprécie à l'évidence incarner une cinquième fois le pirate le plus célèbre du cinéma. Drôle et sarcastique, les fans du Jack Sparrow de la première heure seront ravis. Il est secondé par un Maître Gibbs et sa bande de flibustiers toujours avides de rhum. Éternel frère ennemi de Jack, Hector Barbossa gagne en maturité. Tous les personnages insipides introduits dans La Fontaine de Jouvence sont écartés au profit de nouveaux protagonistes plus attachants. Henry, le jeune marin de la Royal Navy au caractère bien trempé s'allie avec Jack. Brenton Thwaites interprète ce jeune héros avec panache. Carina Smyth, une astronome aussi belle que brillante, va aider le duo par ses connaissances scientifiques. Moins charismatique que Keira Knightley pour un rôle féminin principal, Kaya Scodelario livre une performance passable. S'il n'a pas l'aura d'un Davy Jones, le Capitaine Salazar est un antagoniste réussi. Plutôt habitué aux films d'auteur, Javier Bardem livre une prestation de qualité pour un méchant qui fait mouche à chacune de ses apparitions à l'écran.

 

Hans Zimmer, le compositeur multi-oscarisé des quatre premiers films n'a pas rempilé pour La Vengeance de Salazar. Il est remplacé par Geoff Zanelli qui puise nettement son inspiration de son illustre prédécesseur en rendant un hommage appuyé à de nombreux thèmes musicaux de la trilogie. Parmi les nouvelles compositions d'une qualité hétérogène, nous retrouvons avec une jouissance certaine les musiques phares comme « He's A Pirate » ou le très beau thème musical de Will et Elisabeth de Jusqu'au Bout du Monde.

 

 

Enfin, Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar est visuellement comparable aux autres épisodes de la franchise. Les îles sont paradisiaques, les villes caribéennes bien retranscrites et les bateaux pirates absolument merveilleux. Le film bénéficie par ailleurs d'une débauche d'effets visuels bien entendu d’extrême qualité. Si les grandes scènes d'action ne rivalisent pas avec la célèbre bataille finale de Jusqu'au Bout du Monde et son combat à trois navires dans une mère apocalyptique, nous reconnaissons quelques bonnes trouvailles visuelles dans ce cinquième film.

 

Après un quatrième opus décevant, Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar réconcilie les fans avec la saga phénomène. Le film revient à ses fondamentaux en recentrant son récit dans la continuité des trois premiers opus. Il permet ainsi de conclure toutes les intrigues, si bien que la Vengeance de Salazar pourrait aisément apparaître comme le dernier opus de la saga en cas d'échec financier.