Parmi le nombre impressionnant de remakes et adaptations de ses films d'animation, un projet annoncé il y a trois ans était pour le moins intriguant. A la surprise générale, les Walt Disney Studios annoncent le remake d'un film culte des années 70 : Peter et Elliott le Dragon, mêlant à l'époque prises de vues réelles et animation traditionnelle. Peter et Elliott le Dragon version 2016 ne conserve que peu d'éléments du film musical original et offre une toute nouvelle histoire d'amitié entre un jeune orphelin et son dragon...

 

 

Depuis de longues années, M. Meacham, un vieux sculpteur sur bois, régale les enfants du coin avec ses histoires sur un féroce dragon qui vivrait au plus profond de la forêt voisine. Pour sa fille Grace, garde forestière de son état, tout ceci n’est que contes à dormir debout… jusqu’au jour où elle fait connaissance avec Peter. Ce mystérieux petit orphelin de 10 ans assure qu’il vit dans les bois avec un dragon géant baptisé Elliott. Et la description qu’il en fait correspond étonnamment à celui dont parle son père… Avec l’aide de la jeune Natalie - la fille de Jack, le propriétaire de la scierie voisine -, Grace va tout mettre en œuvre pour découvrir qui est vraiment Peter, d’où il vient, et percer le secret de son incroyable histoire… On pourrait reprocher aux Studios Disney de manquer une nouvelle fois d'imagination avec un énième remake d'un film de leur catalogue. Mais ce procès prématuré est vite oublié tant la version 2016 est une relecture complète du premier opus.

 

 

Oubliés donc les Gogans, le phare et la ville de Passamaquoddy, c'est une toute nouvelle histoire que propose David Lowery, le réalisateur du film. Il ne reste d'ailleurs du scénario original que le fameux dragon et le petit garçon orphelin... Plus moderne, le synopsis demeure cependant assez simple mais toujours aussi tendre et émouvant. Loin des blockbusters estivaux à multiples artifices, explosions et effets spéciaux, Peter et Elliott le Dragon est une production épurée et touchante sur la famille et l'amitié. Il n'est plus question ici de placer l'intrigue dans une petite ville portuaire du Maine du début du XXe siècle. Le film de 2016 bénéficie en effet des fabuleux décors naturels de la forêt de Nouvelle Zélande. Chaque plan tourné en forêt est magnifique et d'une photographie particulièrement soignée. Elliott, le dragon facétieux, a également bien changé ! Finie l'animation 2D traditionnelle qui avait donné une âme si attachante au personnage de 1977. L’Elliott « nouvelle génération » a été intégralement conçu en images de synthèse. Si le spectacle est au rendez-vous et le rendu techniquement parfait, on ne peut s'empêcher de trouver le nouvel Elliott moins charismatique.

 

Tous les autres acteurs sont bien de chair et d'os et proposent une prestation convaincante, à commencer par le jeune Peter incarné par Oakes Fegley, très touchant avec son dragon. Bryce Dallas Howard joue Grace, la garde forestière. En prenant Peter sous son aile, Grace fait évidemment écho au personnage de Nora du premier opus. L'actrice, dont la notoriété a pris une croissance exponentielle à Hollywood depuis Jurassic World, offre une performance tout à fait réussie. Son père est interprété par le très charismatique Robert Redford. Moins alcoolisé que son pendant du film original, Redford interprète un vieil sculpteur de bois qui jadis avait croisé la route du fameux dragon... Gavin, le beau-frère de Grace, joué par Karl Urban, pourrait être considéré comme le « méchant » du film, bien que ses motivations paraissent souvent floues et peu développées.

 

 

Contrairement à son ainé, Peter et Elliott le Dragon n'est pas une comédie musicale. Les chansons bon-enfant de 1977 ne sont pas reprises ici. Le film bénéficie néanmoins d'une musique de qualité aux thèmes plutôt forts. C'est Daniel Hart qui a signé cette nouvelle partition, soulignant avec splendeur le spectacle visuel offert par la nature mise au premier plan.

 

Peter et Elliott le Dragon est un film à part dans le catalogue Disney de 2016. Loin des blockbusters et des remakes devenus légion, ce petit film sans prétention bénéficie d'un charme certain. Ne conservant finalement de l'opus de 1977 que l'orphelin et le dragon, ce nouveau film a su rester simple et ne souffre que de peu d'artifices. On regrettera seulement un Elliott de synthèse moins charismatique que son aîné animé.