Après L'Empereur en début d'année, Nés en Chine est la huiitème production Disneynature à sortir dans les salles françaises. Pour la première fois, le label nous emporte au coeur des terres sacrées de la Chine, à la découverte de trois espèces de l'immense faune locale.

 

 

A la manière de Félins, Nés en Chine prend l'initiative de croiser les destins de plusieurs familles d'animaux. La force de l'opus est ici de proposer une vraie variété dans les familles biologiques observées, alternant celle de l'ours, du primate, et du félin. Une entreprise intéressante après avoir suivi pendant quatre films les aventures d'espèces uniques. Yaya, une maman panda géant, guide son petit Mei Mei alors qu’il explore le monde et gagne en indépendance. Tao Tao, un Rhinopithèque de Roxellane de deux ans -plus communément appelé singe doré - relégué au second plan depuis la naissance de sa petite soeur, quitte son clan pour rejoindre un petit groupe vivant en périphérie. Dawa, une femelle panthère des neiges – un animal discret et mystérieux rarement observé par l’homme – est confrontée à l’incroyable difficulté d’élever ses deux petits dans l’un des habitats les plus hostiles de la planète.

 

 

Cependant, chacun de ces taxons a déjà été exploité dans l'un des précédents films du label Disneynature. Ainsi, le rapport maternel qu'entretiennent Mei Mei et son petit évoquent la complicité de Grizzly,, les facéties du jeune Tao Tao rappèlent celle du petit Oscar dans Chimpanzés, tandis que la lutte de Dawa pour sa survie renvoie directement aux événements de Félins. Un sentiment de déjà vu s'intalle donc au cours du récit, malgré le déroulement d'histoires à la fois drôles, touchantes et fascinantes. Plus intéressantes sont les intrusions furtives de quelques animaux encore plus originaux, comme les majestueuses grues du Japon ou les impressionnants troupeaux d'antilopes du Tibet.

 

 

C'est finalement dans son incroyable cadre naturel que Nés en Chine trouve son originalité. La beauté des plaines et forêts chinoises est pour le coup bien moins connue des européens que le panda géant, fameux emblème du pays. Et c'est un véritable kaléidoscope de couleurs et de textures qui s'offre à nos yeux, malgré la réalisation relativement conventionnelle de Lu Chuan. On regrettera également la timidité de la musique de Barnaby Taylor qui, malgré l'utilisation bienvenue de sonorités asiatiques, manque de l'envergure des tableaux qu'elle devrait mettre en valeur.

 

Malgré des histoires toujours aussi touchantes et des décors incroyables, Nés en Chine peine à renouveler le label des Disneynature. Pourtant qualitatif,  l'opus n'est coupable que d'arriver 8e après une filmographie déjà florissante. Reste la beauté des images, et le plaisir d'observer l'intimité de ces magnifiques moments sauvages dans l'un des pays les plus fascinants de la planète.