Six ans après son introduction dans le MCU, Doctor Strange est de retour pour un film « solo ». Le sorcier est amené à s’imposer dans le futur du MCU après le départ de plusieurs héros iconiques, le portail du multivers ayant été ouvert par Kevin Feige et les équipes Marvel. Il s’agit également du retour derrière la caméra du très apprécié Sam Raimi (Evil Dead, Spider-Man) après 9 ans d’absence, avec la promesse d’un film plus sombre et horrifique.

 

 

Stephen Strange vient en aide à la jeune America Chavez, dont la capacité à voyager entre les univers attire la convoitise d’un démon désireux d’accaparer son pouvoir. Il part chercher de l’aide auprès de Wanda Maximoff, devenue Sorcière Rouge depuis les événements de Westview… Malgré l’opulence offerte par un multivers en pleine expansion, le scénario solide parvient à rester cohérant en évitant le piège de la surenchère bordélique. Le spectateur devra néanmoins être à jour des derniers événements ayant eu lieu dans le MCU pour profiter pleinement du synopsis élaboré par Michael Waldron, showrunner de Loki pour Disney+. Il est donc conseillé d’avoir vu WandaVision, Loki, et dans une moindre mesure What If..? pour comprendre les enjeux et références de cet opus.

 

 

Malgré un le respect d’un cahier des charges Marvelien inéluctable, Sam Raimi parvient à insuffler sa vision horrifique du propos avec des scènes visuellement incroyables et des plans séquences de qualité. Le film bénéficie alors d’une vraie identité appréciable parmi la filmothèque Marvel, qui accepte enfin d’accorder un peu plus de liberté à des réalisateurs moins formatés. La mise en scène monte en tension tout au long du film, s’accordant les codes des films d’horreur entre frissons, créatures horrifiques et scènes gores (dans les limites du raisonnable pour un Marvel…).

 

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness prend le temps d’explorer ses deux personnages principaux en profondeur, Benedict Cumberbatch et Elizabeth Olsen livrant une prestation des plus remarquables. Le premier prend plaisir à jouer ses différents variants tandis qu’Olsen, la véritable star du film, sublime l’opus d’une performance émouvante et puissante. La Sorcière Rouge démontre toute l’étendue de son pouvoir et explose le potentiel du personnage. Xochitl Gomez apporte un vent de fraicheur et d’innocence bienvenue dans le rôle d'America Chavez. Le capital sympathie de l’adolescente est immédiat. Dommage que l’histoire d’America ne soit pas plus étoffée dans ce film. Rachel McAdams profite d’un temps d’écran augmenté depuis le premier opus. Le retour de Chiwetel Ejiofor en tant que Maître Mordo et Benedict Wong sont plus anecdotiques. Enfin notons les immanquables caméos dont la pertinence est toujours discutable mais absolument jouissifs pour le fan-service. Sam Raimi retrouve Danny Elfman à la composition musicale, 20 ans après leur collaboration pour Spider-Man. Le compositeur phare de Tim Burton est un choix absolument pertinent pour sublimer l’atmosphère gothique du film.

 

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness tisse la toile d’un univers désormais très étendu. Si tout n’est pas parfait, Sam Raimi parvient à y insuffler une identité horrifique bienvenue, s’écartant de la norme rythmique et visuelle habituelle des productions Marvel. Le tout survolé par l'incroyable performance d’Elizabeth Olsen qui s’impose indéniablement comme la nouvelle force du MCU.