Six ans après le très décevant Cars 2, considéré pour beaucoup comme le premier échec artistique des pourtant très inspirés studios Pixar, Flash McQueen est de retour pour de nouvelles aventures. Il est vrai que la franchise dédiée aux voitures est un réel succès depuis la sortie du premier film en 2006, notamment par la vente fructueuse de produits dérivés en tous genres. Alors que tout le monde pensait la saga au point mort pour le cinéma, Cars 3 tente de redresser la barre après un second opus poussif et peu inspiré. En ce sens, Cars 3 est un retour aux bases qui ont fait de Cars premier du nom une réussite critique il y a plus de 10 ans. Mais cela est-il suffisant pour rester en pole position ?

 

 

Après un Cars 2 calamiteux, ce troisième opus recentre enfin l'intrigue vers son véritable protagoniste Flash McQueen. Le coureur vétéran est en perte de vitesse comparé à de nouveaux véhicules high-tech taillés pour la victoire, emmenés par le puissant Jackson Storm. Bien décidé à ne pas rester hors course, Flash obtient l'aide d'un nouvel entraîneur, l'élégante voiture hispanique Cruz Ramirez, afin de rester compétitif et maintenir la mémoire du défunt Doc Hudson. Voulu comme un véritable retour aux sources, le synopsis se concentre à nouveau sur Flash, les courses et Radiator Spring. Une vraie bouffée d'air frais pour un opus qui se veut moins spectaculaire mais plus intimiste et émotionnel. Cars 3 aborde en effet des thèmes plus matures que les précédents films comme la vieillesse ou la transmission d'un héritage via un mentor. Le film conserve néanmoins quelques notes d'humour bien mieux amenées que les blagues vaseuses débitées par Martin dans Cars 2. Malgré ces bonnes nouvelles, le scénario dans son ensemble reste peu éblouissant, la franchise est à l'évidence en perte de vitesse au cinéma. Cars 3 bénéficie de bonnes idées, comme le positionnement du puissant Flash fasse à ses limites. Mais le film souffre de nombreuses longueurs et l'histoire reste malgré tout banale et peu exaltante. Seul le troisième acte suscite à nouveau l’intérêt du spectateur avec son dénouement inattendu et efficace.

 

 

L’atout de Cars 3 est sans doute ses personnages résolument attachants. Flash McQueen redevient enfin le protagoniste principal. Martin est ainsi relégué à un rôle très secondaire, ses passages restant anecdotiques. Les studios Pixar auraient-ils compris la leçon ? Grand bien nous fasse ! Cette mise sur la touche du pauvre Martin permet de mettre en lumière un nouveau bolide au fort potentiel Cruz Ramirez ! Interprétée par Cristela Alonzo en VO et Alice Pol (Raid Dingue) pour la VF, l’entraîneuse de voitures de course est une excellente surprise. Cruz est à la fois drôle, espiègle et touchante, un atout majeur pour la franchise. Parmi les autres nouveaux personnages on retiendra surtout les antagonistes. Jackson Storm est l'une de ces nouvelles voitures high-tech bien décidées à remporter toutes les victoires et à envoyer ce bon vieux Flash aux oubliettes. Ce bolide vaniteux est doublé par Armie Hammer (Lone Ranger) pour la version originale et Nicolas Devauchelle pour la version française. Sterling est le repreneur de Rust-ez et est interprété par Nathan Fillion (Castle). A la tête d'un empire où seul l'argent est roi, il reprend la carrière de Flash en main avec peu d'ambitions, ne croyant plus au potentiel du routard. Enfin, les habitants de Radiator Spring sont également de retour : Sally, Luigi, Guido, Fillmore... font des apparitions plus ou moins remarquées.

 

 

Pixar oblige, Cars 3 est visuellement bluffant. Rien à dire niveau technique, on en prend évidemment plein les yeux, notamment lors des scènes de courses automobiles de toute beauté. Le style photo-réaliste est toujours pleinement exploité avec quelques touches cartoonesques bienvenues. Le compositeur Randy Newman est à nouveau chargé de mettre en musique les aventures de Flash McQueen. La partition musicale est toujours plaisante malgré les deux chansons inédites « Run That Race » qui ouvre le film et « Ride » pour le générique, toutes les deux sans grand intérêt.

 

Cars 3 redore le blason de la franchise Cars au cinéma, terni par un second opus calamiteux désigné comme la pire production Pixar à ce jour. Le film jouit de nouveaux personnages attachants et de thèmes inédits comme la transmission du savoir aux nouvelles générations. Ni bon ni mauvais, Cars 3 manque d’envergure et d'un scénario digne d'intérêt, la saga tournant visiblement en rond sur le même circuit. Le studio se satisfera probablement des performances de ce long-métrage destiné avant tout à maintenir la franchise en pole position des ventes de produits dérivés...