Deux ans après son introduction remarquée dans Captain America : Civil War, le Roi T'Challa sort ses griffes dans son premier film solo de l'Univers Cinématographique Marvel : Black Panther. Marvel Studios n'a plus à prouver sa compétence pour lancer la carrière cinéma de nouveaux héros, et Black Panther rugit de dix années d'expérience.

 

 

Black Panther démarre là où Civil War s'est arrêté. Suite au décès tragique de son père, T'Challa est de retour au Wakanda afin de s'assoir sur le trône et prendre ses responsabilités de roi. Mais le nouveau monarque ne tarde pas à reprendre le costume du Black Panther, gardien des secrets de ce pays africain caché aux yeux de tous et porté par une technologie avangardiste. En effet, Ulysses Klaue, ennemi de longue date du Wakanda, refait surface. La force du scénario de Black Panther est de s'éloigner du genre traditionnel des "origin stories" : le personnage déjà été présenté dans Civil War et ce coup de maître permet de lancer directement l'action. Néanmoins, les néophytes peuvent se rassurer : la découverte du Wakanda est, elle, parfaitement inédite et permet de reposer les bases de la mythologie d'un héros peu connu de l'écurie Marvel.

 

 

La découverte du Wakanda est en ce sens une pure merveille. Tout semble inédit et inconnu, que ce soit l'architecture mélant astucieusement les héritages africains à la haute technologie des wakandiens, la création d'une nouvelle langue ou encore la découverte des coutumes et des lois du pays. Evidemment, certaines avancées techniques peuvent sembler peu crédibles, mais l'univers installé est tellement solide que le Wakanda nous semble avoir toujours existé. La puissance de ce décors est mise en valeur par des personnages très charismatiques. Le casting est d'une réussite totale et ne souffre d'aucune faiblesse. Chadwick Boseman montre une fois de plus qu'il a les griffes pour endosser le rôle du Black Panther. Michael B. Jordan offre un méchant remarquable, d'une complexité déconcertante. Les sublimes Danai Gurira et Lupita Nyong’o sont des atouts puissants et crédibles dans l'entourage du héros. On retrouve avec plaisir Martin Freeman dont le personnage avait été introduit dans Civil War, et Andy Serkis méchant file-rouge du MCU vu dans Avengers : L'Ere d'Ultron.

 

 

 

La haute technologie wakandienne offre évidemment des effets visuels de qualité. Citadelle étourdissante, course poursuite effreinée dans les rues de Seoul, combats épiques au pied des falaises ou dans les plaines africaines, Marvel Studios maîtrise ses effets spéciaux comme toujours, sauf pour le rendu de son bestiaire africain qui laisse inexplicablement un goût d'inachevé. L'action est le maître mot du film et Ryan Coogler profite de l'agilité de son héros pour offrir des jeux de caméra impressionnants. Mais c'est surtout sur le message politique et humaniste que le réalisateur, accompagné de son co-scénariste Joe Robert Cole, ont fait fort. Black Panther, en plus de mettre en valeur la communauté africaine dans un film à impregnation mondiale, livre un vrai message. En ce sens, Black Panther est plus un film d'action dramatique qu'une comédie, et se démarque encore une fois de la plupart des opus de Marvel Studios. Un trait d'originalité que finira de souligner la somptueuse bande musicale composée par Ludwig Göransson, dont les sonorités africaines sont d'un exotisme enchanteur, sans oublier la participation remarquée du rappeur Kendrick Lamar.

 

Fort d'un univers riche et travaillé et mis en lumière par des personnages complexes et charismatiques, Black Panther est une pure réussite. De quoi engager les 10 ans de l'Univers Cinématographique vers un futur rugissant.