Découvert il y a trois ans dans son premier film solo, Ant-Man a aujourd'hui la place d'un héros presque mineur dans l'Univers Cinématographique Marvel, s'effaçant suite aux lancements flamboyants de Doctor Strange, Spider-Man jusqu'au triomphal Black Panther. Marvel Studios l'a bien compris et offre un film Ant-Man et la Guêpe moins ambitieux, alors que la Maison des Idées sort à peine de l'effervescence d'Avengers : Infinity War... qui a mystérieusement éclipsé notre homme fourmi.

 

 

Mais où se trouvait donc Ant-Man pendant que les plus grands héros de l'Univers s'unissaient pour combattre Thanos ? Assigné à résidence pour avoir participé illégalement aux évènements de Captain America : Civil War, Scott Lang tente de retrouver une vie normale auprès de sa fille. Mais Hope accompagnée de son père Hank Pim refait surface dans sa vie pour une nouvelle mission : retourner dans le Monde Quantique afin de sauver Janet, sa mère disparue. Pour ce faire, elle va enfin porter le costume de la Guêpe. Le binôme tant attendu est finalement porté à l'écran, et incarne le véritable objet de cette séquelle, celui de faire naître une nouvelle super-héroïne. Tout est fait pour mettre en valeur la Guêpe, à commencer par le temps à l'écran d'Evangeline Lilly, qui grandit à l'échelle macro. L'actrice rayonne enfin et s'offre à n'en pas douter le vrai premier rôle, au détriment d'un Scott Lang presque dévolu à un rôle de faire-valoir. La Guêpe est un nouvel atout féminin de choix au sein de l'Univers Marvel même si le scénario -attendu- manque d'une réelle mise en valeur. Ant-Man est incarné par un Paul Rudd toujours aussi frais et dynamique mais difficile de savoir qui porte réellement la cuticule dans l'équipe miniature.

 

 

Le couple est rejoint par d'autres visages connus, comme Michael Douglas et Michael Peña aux présences toujours aussi piquantes. Michelle Pfeiffer apporte son charisme et sa fraîcheur à la franchise, même si le temps de présence à l'écran reste faible. Comme pour le premier Ant-Man, nos héros se retrouvent confrontés à des méchants anecdotiques. Ne s'improvise pas Thanos qui veut ! Le personnage du Fantôme est caricatural et son imbrication dans l'histoire difficilement crédible. Après une série de méchants très charismatiques dans l'histoire récente du MCU (dont la somptueuse Déesse Héla), la nouvelle venue Hannah John-Kamen ne fait décidemment pas le poids.

 

 

Le réalisateur d'Ant-Man, Peyton Reed, rempile pour ce nouvel opus. Passé l'effet de surprise favorable du premier volet, que reste t-il à Ant-Man et la Guêpe ? Les rétrécissements (et agrandissements !) des personnages et éléments de décors sont une fois de plus l'objet de beaux moments visuels mais tout semble déjà vu car déjà largement exploré dans le premier chapitre. Sentant la piqûre venir, Peyton Reed a tout misé sur les courses poursuites et combats d'échelle, finalement assez efficaces. Marque de fabrique de la franchise, l'humour est également très présent mais moins percutant qu'il y a trois ans. Christophe Beck offre de nouveau ses services pour la partition et se révèle une nouvelle fois peu fédérateur.

 

 

Privé de l'effet de surprise du premier opus, Ant-Man et la Guêpe n'a pas d'autre ambition que de prolonger avec sympathie et bienveillance les aventures miniatures de personnages grandement attachants. Marvel a clairement compris qu'Ant-Man ne sera pas le héros le plus fédérateur de son catalogue et mise sur l'humour et son nouvel atout féminin, la Guêpe. Le principal défaut du film n'est t-il pas simplement de passer juste après les mastodontes Black Panther et Infinity War ?

 

 

Le 14 juillet dernier, tout le casting d'Ant-Man et la Guêpe s'était donné rendez-vous à Disneyland Paris pour l'Avant-Première Européenne du film. Une soirée énorme qui s'est poursuivie le lendemain par la conférence de presse à Paris. Nous y étions, et les acteurs du film Paul Rudd (Ant-Man), Evangeline Lilly (La Guêpe), Michael Douglas (Hank Pym), Hannah John-Kamen (Le Fantôme) et le réalisateur Peyton Reed ont partagé avec nous leurs plus belles expériences :

 

 

Presse : Peyton, quel film ! Dans Ant-Man et la Guêpe nous avons de fantastiques scènes d’action, des super-héros, des courses poursuite et beaucoup d’humour. Comment avez-vous fait ?

Peyton Reed : Je voulais quelque chose de plus grand, plus drôle, de plus excitant, tout en gardant l’histoire de la famille. C’est la première fois que je fais une suite et je me suis demandé ce que moi, en tant que fan de cinéma, j’aimerais trouver dans une suite ? Il fallait retrouver tous les anciens acteurs et aussi introduire de nouveaux personnages comme celui d’Hannah, tout en gardant l’élément de la comédie. Arrivant après Avengers : Infinity War, je souhaitais faire un film plus léger.

 

Presse : Le film est vraiment très drôle. Est-ce davantage une comédie qu’un film d’action ?

Peyton Reed : C’est à la fois un film de science-fiction, une comédie, et un film d’action !

Evangeline Lilly : Et il y a de la romance !

Michael Douglas : Je suis aussi d’accord avec Evangeline, je ne suis pas content qu’on ne le dise pas.

 

Presse : Michael Douglas, Ant-Man est actuellement votre plus gros succès au box-office. En tant que producteur, quel est votre regard sur ce nouveau genre de film de super-héros qui a envahi Hollywood ?

Michael Douglas : J’adore le monde Marvel. Ant-Man était mon premier gros film avec des écrans verts. En tant qu’acteur on se trouve plus vulnérable car on est entre les mains du réalisateur qui nous dirige, alors qu’il nous parle de choses que l’on ne voit pas. Je donne un 20/20 à Marvel. On parle beaucoup du succès des super-héros, mais il faut surtout parler des grands succès de Marvel.

 

Presse : Ant-Man est votre premier film de super-héros. Quels étaient vos personnages préférés quand vous étiez petit garçon ?

Michael Douglas : Quand j’étais petit, ce n’était pas les super-héros mais plutôt les cowboys avec John Wayne, Kirk Douglas...

 

Presse : Avec Ant-Man, vous avez joué dans deux films utilisant la technologie pour vous rajeunir pour les flashbacks. Qu’elle a été votre réaction de vous revoir plus jeune ?

Michael Douglas : Ces derniers temps, je regarde mes autres films faits depuis le début de ma carrière et je me régénère en les regardant.

 

 

Presse : Vous aviez déjà tourné à San Francisco au début de votre carrière. Que pensez-vous de votre retour cinématographique dans cette ville ?

Michael Douglas : Oui de Basic Instinct à The Game, je trouve que San Francisco est une très belle ville. Mais je n’aurais jamais imaginé voir un Paul Rudd géant au milieu de la baie de San Francisco !

Paul Rudd : Et moi non plus !

 

Presse : Evangeline, les films Marvel ont principalement des héros masculins, êtes-vous contente d’être l’une des rares héroïnes Marvel ?

Evangeline Lilly : Oui, oui, oui !

 

Presse : Paul, vous êtes aussi scénariste sur cet opus. Quel a été votre apport au scénario, notamment au niveau de l’humour ?

Paul Rudd : Mon grand défaut, c’est l’humour. Mais l’histoire s’adaptait très bien à cela, et demeure plus grande que mon personnage avec tous les autres protagonistes qui sont importants. Je ne suis qu’un tout petit ingrédient dans la machine.

 

Presse : Dans le film, Cassi, la fille d’Ant-Man, dit à plusieurs reprises qu’elle voudrait être un super-héros avec son père. Est-ce que cela va arriver dans le futur ?

Paul Rudd : Je ne sais pas ce qui va arriver dans le futur. Dans les comics, elle le devient.

Peyton Reed : On plante des petites graines dans ce film, quand elle parle avec son père, pour que le public sache que ce sera peut-être le cas un jour.

Michael Douglas : J’aimerais poser une question à Peyton. Quand tu as réalisé le premier opus, as-tu réalisé beaucoup de recherches à propos de toutes les histoires et l’univers du personnage ?

Peyton Reed : J’ai passé un long moment à faire des recherches, mais je n’en sais pas autant que je le voudrais. Quand j’étais petit, je m’enfermais dans ma chambre avec mes comics. J’ai tout lu et je connaissais bien les personnages avant le film, ce qui me faisait une base solide. Même si ces personnages ont évolué ces dernières années.

 

Presse : Peyton, avez-vous été intimidé à l’idée de réaliser un film pour le mastodonte Marvel ?

Peyton Reed : Je n’avais jamais travaillé avant sur un film de cette échelle. La première fois, c’était impressionnant, il fallait que j’apprenne un tas de nouvelles techniques. La seconde fois, c’était plus facile d’y retourner. J’étais plus entouré et c’était plus simple, surtout grâce à mon directeur des effets visuels.

 

Presse : Pourquoi notre société contemporaine a tant besoin de film de super-héros ?

Evangeline Lilly : Je parle en tant que canadienne qui vit aux États-Unis, mais je pense que cela concerne tout le monde. Il y a beaucoup de gens désespérés. La vie est très dure. Tout de ce qui nous entoure n’est pas aussi beau que ce que l’on voudrait. Les gens ont besoin de fuir leur quotidien et d’être inspirés dans l’idée de construire un monde meilleur. On a besoin de s’identifier à des personnages plus forts et qui sont prêts à se sacrifier pour les autres. Dans le cas de ce film, on retourne un peu en enfance, vers l’innocence, c’est sympa et on passe un bon moment.

 

Presse : Avez-vous dû élaborer le scénario du film en fonction des événements d’Avengers : Infinity War ?

Peyton Reed : On savait que le film sortirait après Avengers : Infinity War et comment il se finissait. La fin d’Infinity War est extrêmement dramatique et ce n’était pas du tout le ton de notre film. On s’est dit qu’on allait donner quelques petits indices dans notre histoire ou surprendre le public avec notre scène post générique./p>

Presse : Hannah, votre personnage a une façon très particulière de se mouvoir due à sa condition. Est-ce que vous avez eu une préparation spéciale ?

Hannah John-Kamen : J’ai adoré la préparation physique et il y en avait énormément. Mon costume m’a beaucoup aidé. J’ai d’ailleurs fait les cascades avec mon costume, ce qui n’était pas évidant, mais j’avais besoin de tester les limites physiques qu’il m’imposait.

 

 Presse : Qui était le meilleur élève en physique parmi vous au lycée et s’il peut nous expliquer la théorie quantique ? Tous se mettent d’accord pour montrer Evangeline Lilly.

Evangeline Lilly : Je peux vous l’expliquer, mais c’est ennuyeux. On a découvert, il n’y a pas très longtemps, que les électrons et les atomes ne composaient pas tout ce qui était matière solide. Je peux vous donner plus d’explication, mais cela va être ennuyeux (rires).