Alors qu'il est l'une des figures majeures des comics créés par la Maison des Idées, il aura fallu attendre sept ans et douze films pour voir enfin Ant-Man adapté dans l'Univers Cinématographique de Marvel. Il est vrai que le défi était risqué... donner vie aux aventures d'un héros miniature chevauchant des fourmis aurait pu être complètement risible. Une nouvelle fois Marvel surprend et livre une production de qualité, atypique, moderne et pleine d'humour.

 

 

Le Ant-Man originel, alias Hank Pym, devient un héros pouvant changer de taille tout en décuplant sa force après avoir découvert une substance chimique (particules Pym) dans les années 60. Cependant, il ne s'agit pas du protagoniste principal de cette adaptation qui se déroule dans une ère plus contemporaine : Marvel a l'idée de génie d'introduire dès ce premier film le nouvel Ant-Man : l’arnaqueur Scott Lang. Ce dernier doit embrasser la part du héros qui est en lui et aider le Dr Hank Pym devenu son mentor, en protégeant le secret du spectaculaire costume d’une nouvelle génération de menaces gigantesques. Plus que d'afficher « deux Ant-Man », Marvel prend à contre-pied le spectateur en ne présentant pas un film de super-héros à proprement parler. En effet, le propos du film mis en scène par Peyton Reed s’inscrit dans la ligne droite des films de casse. Dérober le costume de l'homme-fourmi est l’un des principaux ressorts narratifs du récit, auquel s'ajoutent les préparatifs minutieusement mis au point par Scott Lang et Hank Pym pour réaliser un cambriolage parfait et sauver le monde.

 

 

Ant-Man a aussi l'avantage de présenter les origines d'un nouvel héros... une entreprise qui n'avait pas été réalisée depuis Captain America : First Avenger, permettant un renouveau appréciable parmi les suites de franchises déjà bien installées. Multi-genre, Ant-Man profite d'un humour soutenu bien dosé, forcément second degré mais jamais grotesque. Un bon nombre de répliques sont particulièrement savoureuses. S'il est différent des précédentes productions Marvel par son propos, Ant-Man s'inscrit parfaitement dans l'Univers Cinématographique dirigé par Kevin Feige. En outre, les allusions au S.H.I.E.L.D ou aux Avengers sont légions.

 

 

Le casting du film est une réussite. Paul Rudd intègre ainsi le club des Avengers en prêtant ses traits à l'un de ses illustres membres : Scott Lang, alias Ant-Man. Le comédien, vu dans Friends, est très convainquant dans le rôle de l'homme-fourmi et devrait devenir une figure incontournable du MCU parmi Robert Downey Jr ou Chris Evans. Marvel a fait appel à un acteur de renom pour interpréter Hank Pym, le premier Ant-Man et inventeur de la fameuse particule portant son nom. Michael Douglas incarne donc un Hank Pym au sens de l’humour très développé, maniant l’ironie avec brio et prenant plaisir à mettre les gens à l’épreuve. Ce brillant scientifique présente néanmoins quelques fêlures mises en lumières dans différents flashback bienvenus. La fille de Hank Pym, Hope, est interprétée par Evangeline Lilly, la célèbre Kate de la série Lost, les Disparus. Hope entretient une relation conflictuelle avec son père, dont elle se sent abandonnée. Néanmoins fidèle, elle s'acquiert de la mission de son père et va participer à la formation de Scott. Michael Peña (60 Secondes Chrono) incarne Luis, un vieil ami et ancien compagnon de cellule de Scott. Cet équivalent de sidekick est sans surprise à l'origine des scènes les plus drôles du film. Seule ombre au tableau, le méchant  interprété par Corey Stoll est hélas peu convaincant. Trop caricatural et attendu, Darren Cross est un adversaire peu valorisant pour les héros et souffre d'un manque de charisme évident.

 

 

S'il bénéficie d'un budget plus faible que les gros blockbusters du studio, Ant-Man est visuellement une réussite. Les changements de tailles sont impeccablement retranscrits et le monde miniature parfaitement rendu. En dehors des scènes d'action ou de rétrécissement, les effets spéciaux sont discrets donnant au film un aspect authentique et intimiste. La musique composée par Christophe Beck manque de thème fédérateur comme les partitions d'Avengers ou Thor pouvaient en proposer. Le travail reste néanmoins convainquant. Enfin, la 3D apporte un réel atout pour magnifier l'univers microscopique d'Ant-Man.

 

Un peu à part dans l'Univers Cinématographique de Marvel par son ton et son propos, Ant-Man est une réussite. Bénéficiant d'un scénario rythmé inspiré des films de casse, le film clôture la phase 2 de manière efficace et met en lumière des nouveaux héros convaincants. Nous devrions rapidement en entendre reparler !